Roger Reynal, nom de code Maurice ou Raton

Le comité d’Objat vient de perdre le membre le plus âgé de son  conseil d’administration.

Monsieur Roger Reynal , né le 19 juin 1922 à Voutezac (19) est mort le 19 septembre 2014 à Brive.

Il faisait partie de ceux qui avaient accepté de parler de leur engagement dans la Résistance devant un micro auprès de deux Amis du comité d’Objat il y a plus de dix ans ( Son témoignage retranscrit est à lire sur ce site à « témoignages« ).

Voici un extrait de sa carte d’appartenance aux FFI.

CA FFI

Il participait activement aux réunions du conseil d’administration ainsi qu’aux assemblées générales. Il avait participé avec plaisir au dernier congrès départemental à Objat en octobre 2012. Il était encore volontaire lors de la réunion extraordinaire à Objat en mars 2013 pour la préparation du prochain congrès national qui aura lieu à Brive le mois prochain.

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(Monsieur Reynal est assis à gauche de la photo prise en fin de réunion en mars 2013 par Madame Bravard)

 

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Une anecdote à propos des 7, 8, 9 juin 44 à Tulle

Le 7 et 8 juin 1944 se déroulait le concours annuel de recrutement des nouveaux élèves-maîtres, futurs instituteurs à Tulle, préfecture de la Corrèze.

André Maury, né en 1927, un des candidats à ce concours, nous raconte:

 » Avec un copain, scolarisé avec moi au collège de Beaulieu sur Dordogne, nous étions venus jusqu’à Tulle afin de passer le concours d’entrée à l’école normale d’instituteurs. J’habitais Marcillac-la-Croze et nous ne connaissions Tulle ni l’un ni l’autre.

Nous avions pris une chambre à l’hôtel du Trech, pas très loin de l’école normale d’institutrices. Celle-ci était occupée par une garnison allemande mais nous devions passer notre examen au lycée  Edmond Perrier, tout proche.

Les épreuves du concours se sont déroulées normalement le 7 juin mais celles du 8 juin ont été annulées, le lycée ayant été fermé. Nous sommes donc restés dans notre chambre d’hôtel, d’où nous avons entendu quelques tirs.

En fin d’après-midi, le calme semblant être revenu, nous sommes sortis de  notre hôtel, et nous avons vu deux cadavres Place du Trech ainsi que quelques autres devant l’école normale qui avait brûlé.

Toutes les épreuves du concours n’étant pas passées, nous avons dormi à l’hôtel du Trech dans la nuit du 8 au 9 juin. Dans la matinée, nous avons entendu des bruits dans le couloir   et 2 soldats de la « Das Reich » sont entrés dans notre chambre. A mon avis ils devaient être Alsaciens car ils parlaient parfaitement le français. La femme de chambre leur avait déjà dit que nous étions de jeunes collégiens venus passer un examen – « Trop jeunes, viens ! », a dit l’un deux à l’autre. Ils sont repartis sans plus d’explications.  

Voyant la tournure que prenaient les « évènements », nous avons décidé de quitter Tulle juste après le repas de midi et de rentrer à Marcillac à pied en laissant  nos valises à l’hôtel.

Nous ne connaissions pas Tulle, je répète. Nous sommes passés devant la mairie puis devant la caserne Marbeau. Là, nous avons commencé à nous rendre compte de notre imprudence devant une sentinelle allemande qui n’a pas réagi, sa surprise n’ayant eu d’égal que notre inconscience.

Nous sommes partis vers les hauteurs du côté du Marquisat en direction de Laguenne puis de Lagarde Enval. Il était déjà tard. Nous avons cherché un endroit pour manger et dormir mais personne n’a voulu nous garder, probablement plus renseignés que nous sur les arrestations d’hommes faites par les SS au même moment sur Tulle. On nous a conseillé de  couper à travers bois et de nous rendre dans le petit village de Chantarel. Une femme nous a offert gîte et couvert. Le matin du 10 juin, elle a refusé qu’on lui paye notre hébergement et nous avons repris notre chemin en évitant les routes. Nous avons ainsi rencontré deux maquisards à qui nous avons raconté ce que nous avions vu à Tulle.

Nous sommes arrivés à Marcillac-la -Croze vers midi, soulagés … mais pas pour très longtemps …

Mon copain est reparti vers son village de Bilhac….

Dans la soirée du 10, deux tanks allemands sont arrivés à Marcillac. Ils ont stationné au carrefour des routes de Beaulieu et Vayrac. Etant donné l’heure, ils allaient sûrement passer la nuit là.  Mon frère a dit que nous devions partir nous cacher dans les bois, ce qu’ont fait la plupart des hommes du village.

Nous ne savions pas  à ce moment-là les exactions faites à Tulle. »

A ce témoignage, nous pouvons ajouter celui d’une jeune habitante de Marcillac la Croze en 1944, Simone Germane, confirmant la présence de ces deux tanks qui ont tiré pendant quelques heures des balles traçantes dans toutes les directions.

Les maquisards étaient dans les bois tout autour du village mais on les avait persuadés de ne pas tenter quelque chose contre ces tanks tant qu’ils ne visaient personne afin d’éviter l’arrivée de plus d’ennemis et des représailles. Ces tanks et leurs occupants ont repris leur route au matin après être rentrés chez des habitants où ils ont seulement demandé à se raser.

Photo prise en juin 2014 de la plaque explicative mise en face de l'ancienne ecole Normale de jeunes filles

Photo prise en juin 2014 de la plaque explicative mise en face de l’ ancienne Ecole Normale de jeunes filles. (Cliquer dessus pour agrandir)

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Les 16/17/18 juin 44 avec le groupe Jean Robert

Dès le 10 juin, de retour dans les bois du côté de la Chapoulie et de Rouffignac, commune d’Orgnac, le groupe Jean Robert continue à préparer ses actions , en particulier celles de sabotages de la ligne de chemin de fer Paris-Toulouse, aux abords des nombreux tunnels qui existent entre Uzerche et Allassac.

Le 16 juin 1944, il y a « Rescapé », « Lou », « Jules » (le lieutenant Roussel), « Toutou », « Barnabé », « Blazy »…

Dans son livre de souvenirs « Un Allemand dans la Résistance », Rescapé parle beaucoup du soutien de fermiers légaux chez qui ils allaient se restaurer et apprendre les nouvelles. Il cite en particulier la famille Bouillaguet dont le fils Raymond était maquisard et aussi la famille Gauthier chez qui ils avaient décidé d’aller boire le café ce 16 juin 1944… En apprenant que les Allemands arrivaient dans le village, prévenus par la fille de la famille nous dit Gerhard Leo, ils ont sauté par la fenêtre de la ferme pour s’enfuir en courant…

Nous avons  mis des témoignages de personnes ayant vécu ces journées sur notre site. ( voir dans « historique » ou dans « archives » juin 2013)

Du groupe Jean Robert, lors de cette descente à Orgnac des Allemands accompagnés de miliciens , Gerhard Leo « Rescapé » a été blessé au cours de sa fuite, André Briat, « Toutou » a été arrêté et conduit à Brive. Il a été ramené à Orgnac le 18 juin 1944. Il avait le visage tuméfié et se déplaçait difficilement. Finalement, il a été abattu.

Après ces événements dramatiques, « le groupe Jean Robert quitte le Vaysse mais participe continuellement aux sabotages des voies ferrées, lignes téléphoniques.. » nous avait confié le capitaine « Jo », Pierre Guérin.

La commune d’Orgnac a fait ériger une stèle au Theillet d’Orgnac à l’endroit où Toutou a été tué le 18 juin 1944. Il avait fêté ses 20 ans  il y avait tout juste un mois.

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60 ans après sa mort, en juin 2004, les Amis de la Résistance du comité d’Objat avec l’accord du comité ANACR d’Objat, ont souhaité déposer une plaque commémorative sur sa tombe à Beaulieu en présence de son jeune frère, du maire de Beaulieu et du capitaine Jo (à droite sur la photo, cliquer dessus) .

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Le 9 juin 44 pour le groupe J Robert

Le lieutenant Michel, charismatique chef du groupe Jean Robert, résistant de la 1ère heure venant de Libourne, pensait toujours aux actions à venir et aux moyens à mettre en œuvre pour les préparer au mieux.

Aussi a-t-il saisi l’occasion de récupérer deux voitures de la  Gestapo  avec sept autres compagnons afin de quitter Tulle le 8 juin au soir en direction de la croix de Bar. D’autant qu’ils avaient remarqué  que les coffres étaient bourrés d’explosifs, d’armes, et de munitions. Quelle aubaine pour eux si peu armés n’ayant  pas eu de parachutages de Londres, la vallée encaissée de la Vézère ne s’y prêtant sans doute pas. Notre résistant savait que les FTPF avaient ordre de faire le plus de sabotages possibles sur les voies de communication et en particulier sur la ligne de chemin de fer Toulouse-Paris afin de retarder les troupes occupantes qui montaient sur le front de Normandie.

Le 9 juin au matin, après avoir passé une nuit dans une cabane au milieu de bois, le lieutenant Michel dans la Citroën  avec Léon Gandreuil, Raymond Monteil et ? Magne ainsi que  Rescapé avec trois autres gars du groupe Jean Robert dans la Peugeot récupérée, partent en direction du camp du Vaysse, commune d’Orgnac.

En traversant la nationale 20 à hauteur du Bariolet, la Citroën est arrêtée par un détachement de la Das Reich. Les quatre résistants, prisonniers, sont conduits à Uzerche, là où se trouve le général Lammerding qui a réquisitionné la maison d’Henri Laporte, tanneur. Cette demeure se trouve entre la Vézère et la nationale 20, quelques centaines de mètres avant le tunnel.

Les occupants de la Peugeot, avertis de cette arrestation par des femmes, ont le temps de quitter la voiture, de s’enfuir dans les bois, les balles SS sifflant au-dessus de leurs têtes. Ils rentreront sains et saufs à leur camp de base.

Le général Lammerding décide de faire pendre le lieutenant Michel à un lampadaire accroché au mur de soutènement d’une rue donnant sur la RN20, juste en face des fenêtres du salon qu’il occupe et où il reste longtemps à regarder l’agonie de ce jeune Français. (photos ci-dessous prises en mars 2014)

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Le père de Gerhard Leo, membre de la commission « crimes de guerre nazis » dès la fin de l’année 1944, tenait le SS Lammerding pour l’un des plus hauts responsables des massacres de masse.

Si vous allez consulter le site du mémorial de Dachau, en écrivant le nom de Raymond Monteil, vous verrez que ce malheureux jeune homme, parti de Compiègne le 2 juillet 1944 en direction de Dachau dans le sinistre « train de la mort », (ainsi appelé car  beaucoup de prisonniers sont morts de soif ou asphyxiés en cours de route), est arrivé à Dachau le 5 juillet 1944 puis a fait partie des malheureux envoyés dans le Kommando d’Hersbrück à partir du 15 août 1944, Kommando extrêmement dur, au plus fort taux de décès (86%). Il y est d’ailleurs décédé le 11 janvier 1945 : Il n’avait que 20 ans. 

Quant  aux deux autres personnes présentes dans cette voiture, plus de trace d’eux. Mais on sait que dans ce train tristement nommé, tout le monde n’avait pas été répertorié et des corps n’ont pu être reconnus.

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7 et 8 juin 1944 avec le groupe Jean Robert

Citons Gerhard Leo, nouvelle recrue du groupe Jean Robert sous le nom de « Rescapé ». (« Un Allemand dans la Résistance » Editions Tirésias, p269)

«  Un accord a été conclu quelques jours auparavant avec l’Armée secrète (AS): ses unités prenaient position avec leurs armes lourdes, mortiers et canons de faible calibre, sur les ponts de la Dordogne et le long de la nationale 20 pour arrêter les troupes ennemies venant de Toulouse et de Bordeaux. Nous les FTPF de Corrèze, nous attaquerons Tulle ,chef lieu du département. »

Les trois bataillons FTPF de Corrèze sont mobilisés pour cette attaque, selon l’ordre donné par le délégué militaire FTPF de la zone-sud.

Le groupe Jean Robert, guidé par « Michel« ,  écoute les ordres donnés par « Jo« , commandant la 235ème compagnie, qui a rassemblé ses chefs de groupe afin de leur donner les consignes de « Lucien« , chef du 2ème Bataillon, tenues secrètes jusqu’au bout en attente d’un débarquement des Alliés. L’ordre de mission est d’attaquer la garnison allemande stationnée à l’école normale d’institutrices à 4 heures le 7 juin 1944.

Nous n’avons pas la prétention de reprendre ici la chronologie des événements de ces deux journées de bataille. Pour cela, on peut à nouveau se référer au livre « Maquis de Corrèze«  . Il donne à voir entre autres où se trouvaient nos résistants du groupe Jean Robert en lisant les récits d’Elie Dupuy, Pierre Guérin et Gerhard Leo à propos de cette bataille de Tulle.

Pierre Guérin, « Jo », extrêmement modeste, ne racontait que peu ses faits de guerre, même très sollicité par les collégiens lors de ses rencontres avec eux. Voici un extrait de son témoignage, compte-rendu succint et précis, extrait du livre « Le parcours d’un « terroriste » ordinaire » d’Elie Dupuy:

«  Le 8 juin, deuxième jour de l’attaque, le feu est mis à l’école, la garnison allemande tente une sortie sans succès et se rend. Elle a perdu une cinquantaine de tués, 53 prisonniers et 9 membres de la Gestapo fusillés. Nous délivrons une trentaine de prisonniers des Allemands. »

Une anecdote:

Lorsque nous avons enregistré le témoignage de René Chaillet , alias Barnabé, qui faisait partie du groupe Jean Robert depuis quelques semaines après avoir transité par un autre groupe du côté de Varetz, il nous a dit que lors de l’attaque de l’école normale, il avait en sa possession des balles incendiaires et qu’il était un de ceux qui avaient mis le feu au grenier de l’école.

Ce récit est confirmé par Michel Roussel (Maquis de Corrèze p 554 de la 5ème édition). Nous citons ci-dessous M Roussel. Quant au témoignage de « Barnabé« , cherchez-le sur ce site à la page d’accueil dans « témoignages »:

« …deux de mes gars embusqués dans un trou…essaient leur adresse en tirant sur les briques d’une cheminée de l’école. Il s’agit d’un ancien légionnaire et du jeune FTP Barnabé... une timide fumée apparaît à la base de la cheminée puis se développe. Quelques instants après, les flammes apparaissent et s’étendent ».

Le groupe Jean Robert a été un des derniers groupes à quitter Tulle ce 8 juin 1944 vers 22 heures… alors que les blindés de la terrible division « Das Reich » entraient dans Tulle.

Ci-dessous un extrait du plan de Tulle en 1944:

L’école normale de jeunes filles est située à droite de « la croix rouge ». Les croix sur la route montrent les endroits où se trouvaient les résistants au- dessus de l’école.

Plan inséré dans "1943, Annuaire de la Corrèze"

Plan inséré dans « 1943, Annuaire de la Corrèze »

 

 

 

 

 

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1er mai 1944 pour le groupe FTP J Robert

1er mai, fête des travailleurs,date symbolique. Il est donc question pour les FTPF de marquer leur résistance face aux envahisseurs ce jour-là de l’année 1944.

Ils suivaient en celà la tradition de vaillance insufflée par Victor Hugo en 1870 dans « Le journal du siège de Paris » où l’écrivain lance son « Appel aux Français » afin de lutter contre l’immobilisme.

  • « Le premier devoir est l’exemple. Tout de suite, en hâte, sans perdre une heure, que chacun prenne chez lui ou ramasse à terre tout ce qui ressemble à une arme et à un projectile. Qui veut, peut. »

Jo Guérin, sur ordre du chef de bataillon « Lucien » (Elie Dupuy), rassemble les groupes FTPF  formant le 2ème bataillon, dont Jean Robert, afin d’attaquer dans la nuit la gendarmerie de Vigeois pour récupérer des armes, des munitions et des tickets d’alimentation. Tout se passe sans problème pour les Résistants.

Le groupe continue par le sabotage de la voie ferrée Paris-Toulouse qui passe à proximité, dans des endroits escarpés de la vallée de la Vézère.

Dans le livre d’Elie Dupuy (voir « pour en savoir plus » ), le commandant Jo ajoute que

  • « Le Capitaine de gendarmerie de Brive, intervenant à la demande des Allemands, est blessé et arrêté, puis relâché. Les forces allemandes d’intervention tombent sur une des embuscades et ont dix tués dont un officier. »

Le groupe Jean Robert réintègre les bois du Vaysse, côté Orgnac, à proximité de la Chapoulie où la famille Bouillaguet, dont un fils, Raymond, est dans le maquis, les accueille toujours bien.

 

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Le mois d’avril 44 dans le Vaysse

La présence depuis plus de cinq mois, dans les bois de la commune de Vignols (19), des Résistants FTPF du groupe Jean Robert avait été « signalée » aux autorités allemandes.

Le 1er avril 1944, un détachement de la division « Brehmer », venu de la Dordogne, est arrivé sur la commune, s’est dirigé très vite vers les Marians où se trouvait effectivement la cache des maquis. La plupart de ces derniers étaient en mission . Ils avaient reçu l’ordre de saisir  en gare de Vignols un chargement de viande destinée aux Allemands afin de la redistribuer sur Objat. Ceux qui restaient dans les bois ont été prévenus à temps de ce raid grâce à  mademoiselle Singence. Elle faisait partie des rares « légaux » qui connaissaient l’emplacement exact de la cache.

Aux Marians, à quelques mètres seulement du refuge des maquisards, les soldats allemands ont vu la demeure de monsieur Bayle, vieil homme hospitalisé à ce moment-là, ont cru avoir trouvé la cache cherchée et ont mis le feu. Puis ils sont repartis. Le feu ne s’est heureusement pas propagé dans le bois. Aucun maquisard n’a été vu ni arrêté mais le capitaine « Jo » Guérin a ordonné à ses troupes de changer aussitôt d’endroit.IMGP3518

Le Vaysse est un bois bien escarpé et traversé de plusieurs cours d’eau. Il a été assez facile de trouver un autre endroit où, comme aux Marians, on pouvait s’échapper si problème, avoir de l’eau à proximité et ne pas être trop loin d’un village ami pour le ravitaillement et les nouvelles.     

 Dès le soir du 1er avril 1944, le camp Jean Robert a déménagé dans le bois de Pény.

Mais il se savait maintenant qu’il y avait des maquisards dans le Vaysse. Aussi, dès le 8 avril 1944, il y a eu une nouvelle attaque avec la Milice en renfort cette fois-ci, ont témoigné plusieurs habitants des villages environnants. C’était tôt le matin. Les maquisards étaient là: parmi eux, de nom de code, Mario, Arbalête, tous deux en faction, Olive, qui faisait la liaison entre plusieurs camps corréziens et avait dormi là, Barnabé, Blazy, Toutou…

Mario a été tué d’une balle dans la tête (voir « historique » sur la page d’accueil pour plus de détails). En entendant l’échange de balles entre Mario et les miliciens juste au-dessus de leur nouveau campement, les autres garçons ont fui à travers bois, dévalant les pentes, sautant dans le cours d’eau pour aller sur l’autre versant du Vaysse, commune d’Orgnac(19). Ils n’ont pas été poursuivis dans ces broussailles…si ce n’est par les tirs de mitraillettes.

De gauche à droite Mario, Olive, Blazy

De gauche à droite
Mario, Olive, Blazy

Avant de quitter ces lieux, les Allemands et les miliciens ont allumé des feux dans l’intention de provoquer l’incendie du Vaysse. 

Un mort du groupe Jean Robert fut donc à déplorer ce jour-là, Mario, décrit par les rares personnes qui l’ont cotoyé à cette époque comme un garçon réservé et attachant.

Depuis ces évènements, la commune de Vignols et ses habitants ont à coeur de rappeler le souvenir de ce vaillant groupe de Résistants (venus de Pologne pour Mario, de Paris pour Jo, de Villeurbanne pour Blazy, de l’Est de la France pour Barnabé, de la Dordogne pour Olive, de Beaulieu sur Dordogne pour Toutou ou encore en voisins pour les jeunes voulant échapper au STO), ce groupe de maquisards FTPF qui se battait pour un idéal de vie, qui résistait pour que la France soit libérée le plus vite possible et par ses propres moyens. (voir commémorations d’avril à la Garédie, du 8 mai à la stèle de Mario).

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2 mars 1944, dépôt SNCF de Brive

Il y a 70 ans, toute la 5ème Compagnie FTPF, dont le groupe Jean Robert, sous le commandement d’Elie Dupuy, se retrouvent à minuit le 2 mars devant le dépôt SNCF de Brive et ce, à la demande des Alliés qui ont envoyé un agent de l’Intelligence Service en messager.

Pour avoir plus de précisions quant au sabotage effectué , allez voir dans la page d’accueil la rubrique « historique » de notre site  ou procurez-vous, auprès de l’ANACR Corrèze, le livre de monsieur Dupuy « Le parcours d’un terroriste ordinaire ».

Ci-dessous une photo du monument érigé au dépôt SNCF de Brive en hommage à la résistance ferrovière du secteur pour toutes ses actions contre l’occupant nazi. Précisons que ce monument a été construit par toutes les branches d’activités du site SNCF de Brive.

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Sur la plaque est écrit: « … Elle symbolise toutes les actions et notamment le sabotage de la grue de 50 tonnes le 08/12/1942, les destructions au dépôt le 02/03/1944, qui évitèrent un bombardement aérien allié, l’enlèvement d’un train de canons le 08/08/1944… »

Pour information supplémentaire, le prochain rassemblement devant cette stèle sera le vendredi 7 mars 2014 à 11H30.

En effet, ce jour-là, la CGT- Cheminots tient à rappeler le souvenir de Pierre Sémard, Secrétaire Général de la Fédération CGT Unifiée  des Cheminots, fusillé par les nazis le 7 mars 1942 ainsi que celui de l’ensemble des 809 cheminots torturés, fusillés, décapités et des 1157 morts en déportation au cours de cette guerre.

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L’attaque de Larche, le 3 février 1944

Il y a 70 ans, le 2 février 1944, Adrien (Elie Dupuy) et Jo (Pierre Guérin) décident de regrouper pour la première fois les différents groupes de FTPF formant la 5ème Compagnie afin d’attaquer en force la gendarmerie de Larche(19), et ce dans le but de délivrer un membre du groupe Jean Robert, nom de code Athos, qui venait d’être arrêté.

L’attaque a lieu le 3 février en plein jour. Le prisonnier n’est plus à la gendarmerie de Larche. Des armes sont récupérées.

Hélas, sur la route de Saint- Cernin de Larche habite le docteur Lejeune chef départemental de la milice qui ouvre le feu avec ses miliciens contre les FTP en faction. Au cours de ce combat, le FTP Charles Piquaud, âgé de 19 ans est tué. Jo est grièvement blessé dans le dos et Adrien est blessé à la main. (cliquer sur  « historique » dans la page d’accueil).

Dans son livre « Le parcours d’un « terroriste » ordinaire, monsieur Elie Dupuy consacre plusieurs pages à cet épisode dramatique. (livre encore en vente à demander au comité départemental de la Corrèze)

Nous n’avons pas de renseignements au sujet de ce qu’il est advenu d‘Athos, nom de famille inconnu. Si vous en avez, écrivez-nous.

Ci-dessous, la stèle érigée à Larche à l’endroit où Charles Piquaud a été abattu.

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Souvenons-nous, nom de code « Michel »

Monsieur Touron, nom de code « Michel » nous a quittés le 5 janvier 2011.

  • Il ne nous parlait que peu de ses faits de Résistance. Pourtant il fut l’un de ceux à être obligé de se cacher à cause de sa lutte active contre l’occupant et de ses opinions politiques.

Il n’a pas fait partie du groupe « Jean Robert » mais il connaissait « Jo » Guérin car ils se croisaient souvent dans la clandestinité puisqu’il faisait la liaison entre les différents camps de maquisards de la Corrèze. Dans son témoignage mis sur ce site,(cliquer sur « témoignages » dans la page d’accueil), il nous a d’ailleurs raconté l’avoir blessé accidentellement par deux fois, heureusement sans gravité! Sa « maladresse » était due au fait qu’il n’avait, pour des raisons de service (transmission des plis), reçu aucun entraînement au maniement des armes mais avait dû se résoudre à en avoir une à partir de l’intensification de la lutte armée.

Il connaissait d’ailleurs certains membres du groupe Jean Robert puisqu’ils se retrouvaient sur des actions comme des sabotages. Par exemple, « Michel » avait participé à l’attaque du train à Allassac. Nous reparlerons plus tard des contacts qu’il a conservé tout au long de sa vie avec Gerhard Leo dit « Rescapé » (voir « historique »).

  • Il ne nous parlait pas plus des médailles ou distinctions reçues. Récemment, madame Touron a bien voulu nous montrer des photos prises lors de la cérémonie de sa remise de la légion d’honneur à la RATP, cérémonie à laquelle assistaient, entre autres, monsieur Ouzoulias ALBERT, colonel André dans la Résistance, qui l’a décoré. Mr Claude Quin, Président de la RATP de l’époque, était venu le saluer. Monsieur Gerhard Leo, n’ayant pu venir en France en cette occasion, lui a écrit une lettre de félicitations… ce qui a touché monsieur Touron.

Ci-dessous, Baptiste T. lisant son allocution de remerciements, ALBERT OUZOULIAS à la droite de la photo au premier rang, madame Touron derrière lui. (cliquer sur la photo pour la voir en entier ).

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