LES EVENEMENTS MARQUANTS POUR LE GROUPE

DE JANVIER AU 1er AVRIL  1944

  • JANVIER 1944 

– Premier blessé grave du maquis « Jean Robert », Monsieur Charles JANPERRIN dit « Mataf ». 

Témoignage de Monsieur Henri GOUNET : 

« Il a eu un accident en camionnette dans un tournant avant Sarget. Il transportait des armes. Il a été gravement touché à la colonne vertébrale. On l’a évacué sur un hôpital clandestin à Clairvivre à côté de Juillac où étaient réfugiés des médecins de la faculté de Strasbourg. »

Témoignage de Madame Solange GOUNET : 

« Je me rappelle de l’accident de « Mataf », maquis du Vaysse. On l’a transporté tout de suite après l’accident dans un cellier chez Pommepuy à Sarget. Mademoiselle Thérèse Singence s’est occupé de lui. La nuit, elle l’a transporté chez ses parents, dans la grange, et c’est elle qui l’a soigné avant qu’il ne soit conduit à Clairvivre. »

Témoignage de Monsieur Jean BOYER dit « Olive » : 

« Le 1er juillet 1944, j’ai été blessé par une balle au poumon gauche. J’ai été soigné par le Professeur Fontaine pendant 5 ou 6 mois à Clairvivre à côté de Juillac. Ils devaient m’opérer mais ils ne l’ont pas fait car je risquais de me faire paralyser la colonne vertébrale. J’ai encore la balle ! Puis je suis parti sur La Rochelle où j’ai été démobilisé le 31 mai 1945….

A Clairvivre, j’ai retrouvé le camarade « Mataf » qui s’était cassé les reins en voiture. Nous étions dans la même chambre. Il était de Casablanca… Il est mort des suites de ses blessures, après la guerre, de retour chez lui. »

Témoignage de Madame Ginette RAFFY (80 ans en octobre 2002) : 

« C’était en 1944. Les maquisards de la Dordogne ont amené à la maison un blessé par balle à la cuisse pour que je le conduise avec la voiture à cheval à l’hôpital de Clairvivre. Les Allemands sillonnaient les routes. C’était un Hollandais réfugié dans le maquis de la région de Louignac. Il a été pris en charge par l’équipe du Professeur Fontaine. A la fin de la guerre, il a rejoint la Hollande.

A Clairvivre, ils étaient très bien organisés. Ils se sont occupés du blessé et un maquisard m’a conduite, pas très loin de là, dans une ferme amie où mon cheval a pu manger et où j’ai passé la nuit dans la grange. »

  • LE 3 FEVRIER 1944 

Une action est engagée contre la gendarmerie de Larche. 

Une action est engagée contre la gendarmerie de Larche qui retient prisonnier depuis la veille un résistant (nom de guerre « Athos ») du détachement « Jean Robert ». Les gendarmes sont désarmés mais les miliciens attaquent : il y aura un mort (Charles Picaud) et deux blessés, Elie Dupuy et, plus gravement, Pierre Guérin « Jo ». Il sera conduit chez des sympathisants de la Résistance à Lagleygeolle de Nespouls, soigné par un médecin résistant, puis entrera sous une fausse identité à l’hôpital de Brive.

[Le résistant prisonnier avait été transféré à Brive où on perd sa trace. Décédé ?]

  • LE 2 MARS 1944 : 

Sabotage du dépôt SNCF de Brive. 

Extrait du livre de Monsieur DUPUY 

« Le parcours d’un terroriste ordinaire » : 

« Au cours de la deuxième quinzaine de février, un agent de l’Intelligence Service cherche à Brive le contact avec les F.T.P. et le trouve en la personne du chef de la 5ème Compagnie, Elie Dupuy…

A minuit, le 2 mars 1944, à l’Ecole de Bouquet, la Compagnie se retrouve au complet…

Les groupes, en ordre dispersé, se dirigent vers le dépôt SNCF… Par une fausse manoeuvre volontaire, une locomotive est lancée vers le pont tournant et s’effondre dans l’immense fosse. Une vingtaine de locomotives à vapeur reçoit une charge de plastic sur le cylindre de basse pression droit. Le moteur du pont tournant reçoit aussi une charge… L’ordre de repli est donné sauf au groupe de sabotage. La mèche lente est allumée… Mission accomplie sans effusion de sang. »

  • LE 1erAVRIL 1944 : 

1ère Descente de la division « Brehmer » dans le Vaysse →Le groupe « Jean Robert » déménage au « Bois de Pény ». 

Extrait du témoignage de Monsieur Jean BOYER dit « Olive » : 

« Le 1er avril, on a saisi de la viande à la gare de Vignols (qui allait être expédiée à la Wechmacht). On devait l’apporter à Objat pour qu’elle y soit distribuée. Il y avait 500 ou 600 kg de viande. J’étais avec « Loulou » du Burg. Arrivés à Objat, nous sommes tombés face à face avec des Allemands qui montaient nous attaquer dans le Vaysse. Nous avons laissé la voiture dans une rue, décroché et fait demi-tour pour prévenir les copains dans le Vaysse mais ils étaient arrivés avant nous (Nous fuyions à pied !). C’est là qu’ils ont fait brûler le Vaysse.

Le groupe « Jean Robert » déménagera au Bois de Pény)

Extrait du témoignage de Madame Adrienne MASSIAS (85 ans en mars 2002) : 

« Le jour où les balles sifflaient au-dessus de La Chassinie, j’ai dit à Louis, mon mari d’aller se cacher chez mes parents car il n’était qu’en congé de captivité. J’avais peur qu’il se fasse arrêter. Les balles sifflaient. Je m’en souviens. »

Extrait du témoignage de Madame MAZEAU Eugénie (87 ans en mars 2002) : 

« C’était la veille de Rameaux. C’était la troupe allemande. Je suis allée prévenir les Résistants. La fille Singence, elle, est descendue jusqu’aux Marians… Les Allemands sont arrivés chez moi, accompagnés d’un gendarme de Juillac. Ils m’ont interrogée… Certains sont restés patrouiller à la maison. Les autres sont partis dans les bois. Ils ont mis le feu à la cabane de Monsieur Bayle mais ils n’ont vu aucun maquis. Monsieur Bayle n’était pas là. Il était hospitalisé depuis quelque temps. Les Allemands ont cru que c’était la cache des maquis mais ils se trompaient. Ils se cachaient dans les taillis à côté. Mon mari revenait avec sa charrette à travers le Vaysse… Les Allemands sont revenus chez nous… Ils lui ont demandé de faire visiter la maison. Ils ont mangé puis ils sont repartis… »

 Extrait du témoignage de Monsieur Jean DELEAU (76 ans en 2002) : 

« Le jour du 1er avril, nous étions dans les champs et nous avons entendu la mitrailleuse qui tirait… Quand la fille Singence a vu la colonne qui se dirigeait vers le Vaysse, elle est allée prévenir les Résistants au péril de sa vie…

Je n’allais pas dans le Vaysse mais il m’est arrivé de voir des maquisards chez Monsieur Gaillard qui était forgeron. Ils allaient souvent là quand ils avaient une voiture à réparer…Je me rappelle par exemple y avoir vu « Michel » qui a été pendu plus tard à Uzerche…

Dans notre village de La Sagne, il y avait parfois des Résistants qui venaient emprunter la camionnette du voisin quand ils avaient des choses à aller récupérer… »

Les emplacements et la vie des camps     Les événements marquants suite
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