[Mr Henri Gounet a été enregistré chez lui à Vignols en 2003]

– Quels ont été vos premiers contacts avec la Résistance?

« J’étais orphelin de père avec une mère qui travaillait à Paris. J’étais au lycée de Murat, interne, et nous y avions très faim! J’ai demandé à mon grand-père de me trouver un emploi de garçon de ferme. Je voulais travailler et manger à ma faim si possible.
J’ai été embauché dans une famille de « légaux » qui faisait le pain pour le maquis près de Lascaux, à Saint-Sornin-Lavolps. Alors, j’ai commencé par faire passer le courrier. J’étais agent de liaison. Il m’est arrivé aussi d’accompagner des gars qui refusaient de partir pour le STO jusqu’au camp des maquisards.
J’étais encore très jeune (16 ans en 43). Mais à partir d’avril 1944, les combats se sont durcis. Mon patron m’a conseillé de partir coucher dans les bois moi aussi. J’ai donc rejoint les FTP et ai servi « officiellement » à partir du l6 mai 1944 dans les rangs de la 235ème Compagnie FTPF, sous-secteur B. Brive, sous les ordres du commandant Guérin et du capitaine Baldous. »

Carte d'identité Militaire

Carte d’identité Militaire

Carte d'identité Militaire

Carte d’identité Militaire

– Quelles sont les principales actions auxquelles vous avez participé ?

« J’ai suivi la 235ème compagnie FTPF du 1er mai au 12 décembre 1944, date à laquelle j’ai été démobilisé car j’étais mineur et ma mère avait refusé de donner son autorisation pour que je suive ma compagnie en Alsace et au-delà.
A ce titre, j’ai participé à la libération de Brive le 15 août puis à celle de Tulle le 17 août. Nous avons ensuite poursuivi les Allemands jusqu’à Bordeaux et à la Pointe de Grave. C’était un vrai bourbier.

J’avais le grade de 2ème classe et pour fonction d’être infirmier! (Mes compétences dans ce domaine étaient incertaines!).
Après la Libération de la France, quand j’ai eu l’âge de faire mon service militaire, ces mois de 1944 ont compté et je n’ai donc été mobilisé que très symboliquement. »

l, service militaire

Attestation

Attestation

Où l’on retrouve trace de matériel ayant appartenu au groupe Jean Robert

Témoignage de monsieur Henri Gounet, nom de code « Ledur », FTP membre de la 235ème compagnie:
« Début septembre 1944, nous étions sous le commandement de Jo (le fondateur du groupe Jean Robert) et de Goursolles. Il a été demandé, à un gars de la Dordogne et à moi , d’aller récupérer une machine à écrire déposée à l’école des Fombiardes afin de l’apporter au PC installé à Larche. La mission a été effectuée dans la journée sans aucun incident.
Cette machine à écrire était celle qui avait servi au groupe Jean Robert quand celui-ci était basé dans le Vaysse. Elle avait été récupérée par l’abbé Firmin Mazeaud dont le frère habitait au bois de Pény sur la commune de Vignols. Il voulait la réparer. Comment était-elle arrivée dans cette école? [J’ai cru le comprendre des années plus tard en lisant le récit de l’abbé Mazeaud * qui signale avoir été obligé de se séparer, dans un fossé d’une route de la commune d’Orgnac, d’une machine à écrire mise sur son vélo, car il voyait arriver devant lui un commando de la Gestapo.]
Cette machine nous a servi au PC de Larche puis ensuite à la pointe de Grave et ce jusqu’au dernier jour de décembre 1944.
Qu’est-elle devenue après la pointe de Grave? Je ne sais pas, j’étais mineur (17ans) et ma mère a refusé de signer le papier me permettant de continuer à poursuivre les Allemands vers l’Est. Je suis entré en Corrèze.

* Monsieur l’abbé Firmin Mazeaud a écrit un fascicule avec le titre: « Témoignages sur ma participation aux événements de la guerre 1939/1944 et au drame de la libération de Tulle… »

Réalisé par Mme Maury

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