1er juin 1944 à Allassac, libération de Gerhard Leo

Pour faire la brochure « Les maquis du groupe Jean Robert dans les bois du Vaysse », il y a plus de 10 ans maintenant, nous nous sommes servi, avec son autorisation, du livre   « Le parcours d’un « terroriste » ordinaire » de Elie Dupuy.

Nous avons aussi beaucoup discuté avec « Jo » Guérin, alors président de notre comité ANACR d’Objat/Pompadour.

Monsieur Guérin était le commandant de la 5ème Compagnie FTPF qui dépendait du 2ème Bataillon FTPF ayant pour chef monsieur Dupuy dit « Lucien ». Ils parlent tous deux de la nuit du 31 mai au 1er juin pour situer les événements d’Allassac.

Dans le livre « Maquis de Corrèze », dans l’édition de 1971(Editions sociales) comme dans la 5ème édition de 1995 (imprimerie du Corrézien), Gerhard Leo, prisonnier présent dans le train bloqué en gare d’Allassac suite au sabotage FTPF réussi à hauteur d’Estivaux, situe les évènements le 2 juin 1944. Jean Baldous, « Bébert », chef du détachement Camille Momey, rattaché à la 5ème compagnie,parle, lui, du 4 juin dès 3h30 du matin toujours dans ce même livre.

Le petit fils de Gerhard Leo, Maxim Leo, dans le livre « Histoire d’un Allemand de l’Est, traduit de l’allemand par Olivier Mannoni (Actes Sud) situe lui aussi la libération de son grand-père par les FTPF à Allassac dans la nuit du 3 au 4 juin 1944.

Mais les faits rapportés sont les mêmes.

Nous rappelons donc les paroles de Jo Guérin, toujours très concis:

« A Allassac, une opération identique à celle de Vigeois est renouvelée; des armes et des munitions sont récupérées. Dans un train stoppé en gare, à cause du sabotage de la voie ferrée à hauteur d’ Estivaux, se trouvent des hommes réquisitionnés pour l’Allemagne (100 jeunes du STO). La liberté leur est rendue alors que les 4 miliciens qui assuraient leur garde et un Espagnol de la division AZUL, sont passés par les armes. 

Dans le même convoi, il y a également un jeune prisonnier allemand. Il s’agit de Gerhard LEO qui, une fois délivré, rejoindra le groupe « Jean Robert ». Un des premiers Résistants de ce groupe, « le lieutenant MICHEL », lui donne très vite le nom de guerre : « Rescapé »Les troupes d’intervention allemandes, sans doute rendues prudentes par l’attaque de Vigeois, se replient sans combattre dès qu’elles sont prises sous le feu de nos embuscades. Nous n’avons aucune perte. »

Pour avoir une idée de l’importance de cette action, nous citons un extrait du livre autobiographique de notre « Rescapé »,  » Un Allemand dans la Résistance. Le train pour Toulouse » publié pour la 1ère fois en France en 1989 alors que Gerhard Leo  était journaliste à Berlin.(p 253, Editions Tirésias)

 » L’action des FTP de la Corrèze et la libération des prisonniers à Allassac préoccupèrent le haut commandement de la Wehrmacht sur le front Ouest au point que le communiqué du Grand état major (OKW) daté du 5 juin_ le lendemain des événements_ lui consacra un paragraphe entier. Il fut publié plus tard dans le journal de marche de l’OKW. On y lit: « En Corrèze, incessantes attaques contre les trains, les localités non protégées, les administrations françaises; pillage de camps de travail français, vols de camions et de carburant, libération de prisonniers transportés dans un train après échange de coups de feu. » «  

Gerhard Leo est toujours resté fidèle à ce coin de Corrèze où il a rejoint les rangs du groupe FTPF Jean Robert dès ce jour de début juin 1944 et a participé avec lui à la libération de la Corrèze.

A droite de la stèle de la Garédie, Jo Guérin, à gauche en blanc, Gerhard Leo à côté d'Henri Gounet; derrière,  André Mérat dit "Blazy"

A droite de la stèle de la Garédie, Jo Guérin, à gauche en blanc, Gerhard Leo à côté d’Henri Gounet; derrière, André Mérat dit « Blazy ».

En 1978, Gerhard Leo était à Paris au départ en retraite de Baptiste Touron

En 1978, Gerhard Leo était à Paris au départ en retraite de Baptiste Touron.

 

   

 

 

 

 

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