7 et 8 juin 1944 avec le groupe Jean Robert

Citons Gerhard Leo, nouvelle recrue du groupe Jean Robert sous le nom de « Rescapé ». (« Un Allemand dans la Résistance » Editions Tirésias, p269)

«  Un accord a été conclu quelques jours auparavant avec l’Armée secrète (AS): ses unités prenaient position avec leurs armes lourdes, mortiers et canons de faible calibre, sur les ponts de la Dordogne et le long de la nationale 20 pour arrêter les troupes ennemies venant de Toulouse et de Bordeaux. Nous les FTPF de Corrèze, nous attaquerons Tulle ,chef lieu du département. »

Les trois bataillons FTPF de Corrèze sont mobilisés pour cette attaque, selon l’ordre donné par le délégué militaire FTPF de la zone-sud.

Le groupe Jean Robert, guidé par « Michel« ,  écoute les ordres donnés par « Jo« , commandant la 235ème compagnie, qui a rassemblé ses chefs de groupe afin de leur donner les consignes de « Lucien« , chef du 2ème Bataillon, tenues secrètes jusqu’au bout en attente d’un débarquement des Alliés. L’ordre de mission est d’attaquer la garnison allemande stationnée à l’école normale d’institutrices à 4 heures le 7 juin 1944.

Nous n’avons pas la prétention de reprendre ici la chronologie des événements de ces deux journées de bataille. Pour cela, on peut à nouveau se référer au livre « Maquis de Corrèze«  . Il donne à voir entre autres où se trouvaient nos résistants du groupe Jean Robert en lisant les récits d’Elie Dupuy, Pierre Guérin et Gerhard Leo à propos de cette bataille de Tulle.

Pierre Guérin, « Jo », extrêmement modeste, ne racontait que peu ses faits de guerre, même très sollicité par les collégiens lors de ses rencontres avec eux. Voici un extrait de son témoignage, compte-rendu succint et précis, extrait du livre « Le parcours d’un « terroriste » ordinaire » d’Elie Dupuy:

«  Le 8 juin, deuxième jour de l’attaque, le feu est mis à l’école, la garnison allemande tente une sortie sans succès et se rend. Elle a perdu une cinquantaine de tués, 53 prisonniers et 9 membres de la Gestapo fusillés. Nous délivrons une trentaine de prisonniers des Allemands. »

Une anecdote:

Lorsque nous avons enregistré le témoignage de René Chaillet , alias Barnabé, qui faisait partie du groupe Jean Robert depuis quelques semaines après avoir transité par un autre groupe du côté de Varetz, il nous a dit que lors de l’attaque de l’école normale, il avait en sa possession des balles incendiaires et qu’il était un de ceux qui avaient mis le feu au grenier de l’école.

Ce récit est confirmé par Michel Roussel (Maquis de Corrèze p 554 de la 5ème édition). Nous citons ci-dessous M Roussel. Quant au témoignage de « Barnabé« , cherchez-le sur ce site à la page d’accueil dans « témoignages »:

« …deux de mes gars embusqués dans un trou…essaient leur adresse en tirant sur les briques d’une cheminée de l’école. Il s’agit d’un ancien légionnaire et du jeune FTP Barnabé... une timide fumée apparaît à la base de la cheminée puis se développe. Quelques instants après, les flammes apparaissent et s’étendent ».

Le groupe Jean Robert a été un des derniers groupes à quitter Tulle ce 8 juin 1944 vers 22 heures… alors que les blindés de la terrible division « Das Reich » entraient dans Tulle.

Ci-dessous un extrait du plan de Tulle en 1944:

L’école normale de jeunes filles est située à droite de « la croix rouge ». Les croix sur la route montrent les endroits où se trouvaient les résistants au- dessus de l’école.

Plan inséré dans "1943, Annuaire de la Corrèze"

Plan inséré dans « 1943, Annuaire de la Corrèze »

 

 

 

 

 

Download PDF