Les bals clandestins

Pour les journées du patrimoine, le conseil départemental donnait  l’excellent conseil d’aller voir ou revoir le musée Henri Queuille à Neuvic (19) et son exposition permanente sur la Résistance en Haute-Corrèze (cliquer à droite de  la page d’accueil de notre site sur « liens »)… Où l’on constate que l’esprit de Résistance est apparu très tôt sur nos terres avec la création de réseaux dès février 1941.

Mais cette année, c’est l’exposition temporaire « Une histoire des bals clandestins » au musée du cloître à Tulle qui a retenu notre attention.

Allez-y avant le 30 janvier 2017. Vous y verrez par exemple un accordéon « décoré » de la croix de Lorraine, une façon pour le propriétaire de l’instrument de montrer son hostilité à l’occupant et au gouvernement de Vichy. Vous vous amuserez à décoder un message donnant le lieu et la date du prochain bal clandestin. Vous trouverez trace de notre regretté Jean Maison

Dans les témoignages que nous recueillons depuis plus de dix ans, il nous a été parlé de bals clandestins dans la campagne corrézienne, où la jeunesse se rendait malgré les avis d’interdiction, signés du préfet,  placardés dans les mairies.

Nous citons quelques uns de ces témoignages ici:

Témoignage de Ginette Raffy qui nous parle d’un animateur de ces bals clandestins, André Briat alias « Toutou »:

  • « J’avais rendu visite à Salon la Tour à mes cousins. C’était jour de batteuse. Le soir, les jeunes de Salon ont décidé de danser dans la grange en terre battue. Pas difficile les jeunes en ce temps-là où les bals étaient interdits. J’allais donc avec eux. Un jeune accordéoniste, très sympathique, vraiment bon musicien était là. Son nom de code était « Toutou ». Polkas, valses, tangos se succédaient à un rythme endiablé. Il y a même eu le « pélélé » que je dansais pour la première fois. En Basse – Corrèze où j’habitais, cette danse était inconnue. »

Témoignage d’ Auguste Lauriac:

  • « Il y avait souvent des bals clandestins chez Mégie ou chez Maury à Crouzevialle. (commune de Voutezac). Ces deux familles participaient au ravitaillement des maquis.
  • Je me souviens d’André Briat, un résistant du groupe Jean Robert. Il allait jouer chez Lascaux, un café du Saillant. Il aimait tellement son accordéon qu’il jouait quelquefois sur la route.  » 

    Mr Lauriac, à l’accordéon, et deux amis animant un bal à la libération

    Mr Lauriac, à l’accordéon.

Nota bene: à droite de la page d’accueil de ce site, tapez le nom d’André Briat à « recherche » et vous vous remémorerez la destinée tragique de « Toutou », dont le frère Roger Briat fait partie des 99 pendus de Tulle.

Témoignage de Henri Gounet:

  • « Je n’ai pas beaucoup participé aux bals clandestins. Je me cachais avec les maquis dans les bois vers Lascaux. Puis, après la libération de la Corrèze, je suis parti à Bordeaux avec la 235ème Compagnie de Jo Guérin. Mais quand je suis rentré de la poche de Royan, je suis allé à 2 ou 3 bals. Les animateurs de ces bals étaient monsieur Jarrige, monsieur Mazeaud, Julien Brunerie pour la région de Vignols/ Pompadour . »

 

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