Michel Baluze, alias Mammouth

Michel Baluze, colonel FFI,

Résistant hautement apprécié et écouté de « ses hommes ».

Septembre 2019 : 75 ans après les événements de 1944, nous recueillons toujours les témoignages des maquisards du détachement Jean Robert de la 235ème compagnie FTPF encore parmi nous.

Nous revenons sur la période qui s’est déroulée juste après la libération de Brive le 15 août 1944, libération à laquelle les compagnies FTPF dont la 235ème cie ont largement contribué, suivie de celle de Tulle puis de toute la Corrèze, fin août 1944.

Ensuite, les Résistants de la 235ème compagnie du 21ème Bataillon FTPF, avec d’autres compagnies de la région, quittent la Corrèze libérée pour poursuivre le combat dans ce qui est appelé « la poche de Royan et de la Pointe de Grave» sous les ordres du lieutenant Jean Baldous, du côté de la Pointe de Grave pour eux, et donc, sous la responsabilité du colonel Michel Baluze.

Monsieur Baluze était plus âgé que la plupart des soldats Résistants qui étaient sous ses ordres. Né le 9 avril 1893 à Tulle, il avait  été soldat pendant la guerre de 1914/1918 et avait même eu une citation pour bravoure lors de cette guerre mondiale.                                                         .

 

 

 

Une photo de lui, soldat pendant la 1ère guerre mondiale.

 

Il était tout naturellement, et dès le début, entré dans la Résistance avec les FTPF.  Il avait une réelle influence sur ces Résistants, certains très jeunes et éloignés de leur famille depuis de longs mois :

  • Témoignage de Henri Gounet, alias Ledur, membre de la 235ème Cie, installé avec son groupe à Port de Richard, non loin de la Pointe de Grave :

« A la fin des semaines de combats dans cette région, un vrai bourbier, nous sommes remontés à la Pointe de Grave et avons réintégré la caserne Carayon-Latour, annexe de la caserne Xaintrailles, à Bordeaux. Notre chef, Michel Baluze, colonel FFI, nous a fait un topo de la situation et nous a expliqué qu’à partir de cette date, nous avions à choisir entre intégrer officiellement le 126ème RI pour continuer la guerre en pourchassant l’Armée allemande jusqu’à la frontière ou arrêter là et rentrer chez nous. Il suffisait d’aller signaler notre choix au secrétariat de la caserne. C’était ce que lui allait faire, il allait rentrer en Corrèze pour reprendre son travail d’enseignant. J’ai fait ce choix aussi car j’ai eu l’impression que c’est ce qu’il nous conseillait. De plus, j’étais mineur et pour m’engager, il fallait que ma mère signe l’autorisation. Elle m’avait déjà dit de rentrer ! Donc, de Carayon-Latour, je suis revenu à Brive à la caserne du 126 où j’ai été démobilisé en décembre 1944». (Henri Gounet avait 17ans 1/2 en septembre 44).

Sur cette photo, nous voyons, tout seul devant, Michel Baluze, derrière lui, Pierre Guérin alias Jo et derrière, habillés de façon plus ou moins disparate, les Résistants du 21ème Bataillon FFI qui défilent fièrement devant le Général de Gaulle que l’on peut voir à droite. [ anecdote de Henri Gounet: 

« J’étais sur cette place à Bordeaux avec les copains. Ceux qui n’avaient pas réussi à avoir un « uniforme » correct et une arme pas trop en piteux état n’ont pas pu défiler devant De Gaulle, nous étions massés sur le côté mais nous n’avons pas pour autant boudé notre joie et notre fierté. Il y avait un grand escalier de chaque côté de cette place. De Gaulle a surgi en haut d’un de ces escaliers. Il était encadré de deux spahis géants, encore plus grand que lui! Et il nous a passés en revue. » ]

  • Nous avons entendu la même intonation de grand respect chez d’autres combattants Résistants membres du comité ANACR-Objat comme Baptiste Touron, rentré lui aussi de Bordeaux, malade, avec Michel Baluze, alias Mammouth, directeur d’école à Allassac, nous avait précisé Baptiste.

Nous pourrions citer aussi Roger Lescure de Vignols, présent à la Pointe de Grave et admirateur de l’homme, Michel Baluze …

Michel Baluze est décédé le 11 novembre 1989 à Aurillac.

A ce jour, nous n’avons pas connaissance du fait qu’une rue, une place… porte son nom en Corrèze. Nous le regrettons.

 

 

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