Promenade à thème

Le Comité ANACR-secteur d’Objat a proposé une promenade à thème gratuite, le samedi 25 mai 2019, samedi le plus proche du 27 mai, journée nationale de la Résistance. Le thème de cette randonnée était « Le circuit des camps du maquis Jean Robert » dans le Vaysse. ».

Cette marche qui a vu la participation de plus de trente personnes a été faite dans l’ordre chronologique de l’installation des 3 caches construites dans les bois du Vaysse par le détachement FTPF « Jean Robert » de la 235ème compagnie FFI, sur les communes de Vignols et d’Orgnac, entre novembre 1943 et juin 1944. C’est cette partie de l’histoire de ces maquisards qui a été contée par des adhérents du comité ANACR au départ, puis devant deux des trois stèles érigées dans les bois. Le dernier emplacement était d’un accès très difficile du fait de la chute récente de gros arbres non dégagés.

Quelques images prises par le co-président du comité anacr secteur d’Objat, concepteur de cette promenade. 

A l’emplacement du premier camp {novembre 1943, 1er avril 1944)

A l’endroit où le corps de Mario a été retrouvé.

Moment de détente à la Gare du Vaysse.

Sur la passerelle  permettant d’aller de la commune de Vignols à celle d’Orgnac..

Ecoute de l’histoire d’une poignée de Résistants du détachement Jean Robert dans le Vaysse de la mi-avril à fin juin 1944.

Le comité ANACR 19 souhaitait que le texte ci-dessous soit lu par des enfants ou adolescents lors des différentes commémorations de la journée nationale de la Résistance le 27 mai 2019.

« Ce poème a été écrit à la mémoire de Marcel Pocaly*, (arrêté à Brive le 10 janvier 1941, mort en déportation, en mars 1945) par un Poète inconnu compagnon d’internement de Marcel, en France, avant d’être lui-même déporté à Dachau. »

« Chanson de marche »
Jour après jour nos maux nos peines,
Nos larmes d’hommes
Tout ce fardeau d’indicible douleur
L’espoir gisant dans la fosse commune
Le front troué d’une étoile de sang
Noire est la nuit, dure est la neige
Le vent nous crache au visage sa haine
Fardeau des jours plus lourds que les années Cancer de la faim fer rouge du froid
Doigts durs de la peur noués à nos gorges
Où vont nos pas. Le sang des plaines
Gonfle le rire ivre des corbeaux
J’avais un camarade où est-il ?
Perdu sur les routes
Ses yeux saignent aux becs voraces
Quand luira l’aube ?
Les soldats gardent les silos
Les fusils veillent
Les loups attendent
Le givre perle sur nos cils
Mais chantent mais chantent encore
Nos lèvres perdues de souffrance
Non vous ne la ferez pas taire
Cette chanson de notre amour
Cette chanson des jours heureux
Cette chanson des jours de France
Allez le malheur n’a qu’un temps !
La liberté est invincible
Nous reverrons la France d’autrefois
Il y aura les fontaines du ciel
Pour cette soif ardente de nos corps
I1 y aura le rire acide des haies
Il y aura les trésors d’eau frémissante
La terre humide et la jeunesse des lacs
Serre les dents il faut vivre
Pour tous les morts et pour tous les vivants
Regarde ta route et marche, marche, marche
Rappelle-toi dans le sang répandu
Cette chanson de la dernière auberge
Un jour, un jour encore
Lutte et marche
Lutte
Et marche…

Dachau, hiver 1943-1944

*Marcel Pocaly était né à Brive le 1er Septembre 1921.Dès le mois d’août 1940 (alors qu’il était membre des jeunesses communistes) il participe à la réunion des Grottes de Lamouroux avec quelques camarades (dont Pierre Georges le futur Colonel Fabien). Ils décident d’engager la lutte contre le fascisme et pour la libération du territoire en fabricant, distribuant des tracts, en inscrivant des mots d’ordre sur les murs. Mais le petit groupe est surveillé …
Après l’arrestation de Robert Delord fin 1940, Marcel Pocaly tire les tracts dans l’atelier de menuiserie de son père. Le 10 janvier 1941, la police de Vichy perquisitionne l’atelier et trouve la ronéo… Marcel est arrêté, emprisonné à Tulle et condamné à 2 ans de prison. Il sera envoyé à la centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne) puis au fort de Barraux (Isère).et enfin au camp de concentration de Buchenwald dans le  »kommando » de Langenstein Zwieberger où il décédera le 10 mars 1945. »

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