Comment célébrer la journée de la Résistance?

Cette année, le comité d’Objat propose une autre promenade que celles des années passées( cliquer ici).

Promenade commentée organisée par le comité A.N.A.C.R.

des secteurs d’Objat, Orgnac et Pompadour

suivie de la projection d’un témoignage de

Chambeiron secrétaire-adjoint de Jean Moulin réalisé à Paris en 2004

Samedi 28 mai 2022

Rendez-vous : 14 h. 30 stèle de la Chapoulie (route D 3 Voutezac-Vigeois)

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Stèle de La Chapoulie

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Stèle de La Chapoulie 45.319263, 1.449938
 
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Stèle du Theillet

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Stèle du Theillet 45.338059, 1.474786

A la Chapoulie, la stèle où Guy Pépy a été achevé le 18/06/1944.

 

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Extraits du CR de l’AG ANACR- Objat le 27/02/2022

Voici des extraits des rapports des co-présidents et du secrétaire. Ces trois rapports, accompagnés du rapport financier, ont été commentés et suivis d’ échanges nombreux, variés et très documentés entre les différentes personnes présentes.

  • Christine GAUTHIER-BRAVARD – Coprésidente

Mesdames, Messieurs, chers camarades, chers amis, Enfin, cette année 2022 nous permet d’être au rendez-vous à une date fidèle instaurée par nos aînés, le dernier dimanche du mois de février ! Merci à vous d’être là, auprès de nous. Merci, cher Philippe de nous accueillir ici, dans ce bel Hôtel de Ville d’Objat. Merci à M. Bourdelle, représentant le Comité ANACR de Brive et à François Bretin, président du comité d’Argentat. Merci à Françoise David Présidente du comité d’Allassac.

Ces derniers jours, nous sommes atterrés face aux informations concernant l’autre bout de l’Europe, l’Est de notre continent, c’est loin mais si près. 2228 kms nous séparent de Kiev, capitale de l’Ukraine. Trois fois rien pour des missiles comme le laisserait envisager le dictateur Vladimir Poutine. S’il advient le pire, que deviendra le programme du Conseil National de la Résistance déjà fortement endommagé ? Que deviendront nos acquis sociaux déjà si bafoués ? Où sont les Jours Heureux, de nos parents, de nos grands-parents ? Qui en parle encore ? Qui s’en souvient ? Je cite Denis Diderot, philosophe, encyclopédiste du siècle des Lumières, et autres (1713-1784) « L’histoire ne nous fournit que des exemples de paix violées, de guerres injustes et cruelles, de champs dévastés, de villes réduites en cendres. »

Néanmoins, l’ANACR continue son travail de rencontres et d’information comme son devoir de mémoire. Nous devons nous serrer les coudes, aujourd’hui particulièrement. Malgré les confinements à répétition, l’année 2021 fut riche de rencontres dont 12 sorties aux cérémonies traditionnelles et le forum des associations en septembre au parc d’Objat.

-Du 27 au 29 octobre, deux représentants du conseil départemental, les maires de Masseret et de Chauffour-sur-Vel, plus 11 représentants des associations patriotiques dont l’ANACR en ma personne, étaient invités par le département de la Moselle, ainsi que les délégués de 47 autres départements, en remerciements à l’accueil des réfugiés lorrains à partir de 1939. Notre devoir de mémoire de cette période consiste à retrouver les noms et lieux où les Mosellans se sont abrités. Dans notre secteur, on m’a rapporté Allassac et Vigeois. Nous espérons en découvrir d’autres et pour cela, il nous faudra votre aide, à vous Amis ainsi qu’à vous les élus.

– Le 12 novembre, salle Paul Comby des Fombiardes d’Orgnac sur Vézère, M. Georges Sentis, président de l’ANACR 66, historien, donnait une conférence suivie par une trentaine de personnes sur une étape méconnue de ce processus d’exclusion des « indésirables » fut, en 1941 et 1942, la « déportation » dans le Sud algérien de 1.500 « indésirables » étrangers (républicains espagnols et anciens brigadistes internationaux originaires d’Europe centrale et orientale) et de 500 « indésirables » français dont trois Corréziens Joseph Biaugeaud, Jean Goudoux, député de 1946 à1958, et Jean-Baptiste Soulier.

– Nous avons perdu une amie en 2021, une fidèle aux cérémonies, Jeanine Marty d’Orgnac. Son beau-père avait été arrêté par la tristement célèbre division Brehmer : il reviendra dans son foyer de Mialet pour y décéder 3 mois plus tard des suites des maltraitances endurées. Fidèle, Jeanine n’omettait jamais une cérémonie.

– Autre mauvaise nouvelle, le décès de Mme Maury Marie-Antoinette,de Voutezac, Marinette pour ceux qui la connaissaient, la maman de notre ancien coprésident Serge Maury.

-Ce 15 février, André Raeymackers, 73 ans, porte-drapeau de l’AMMAC 19, Amicale des Marins et Marins Anciens Combattants de Corrèze « les pompons rouges », nous quittait. Comme un seul homme, une chaîne de solidarité s’est créée à l’annonce de son décès. A ce propos, Jean-Paul Faye, président de l’ANOPEX et son ami écrit « UNIS COMME A BORD ». Notre trésorier-adjoint, Thomas Laval nous parlera du concours de la Résistance ainsi que de son association Jadis Animations.

Merci au Conseil Départemental pour sa distribution de coupe-vent et de masques bleu-blanc-rouge aux porte-drapeaux de l’ANACR Corrèze. Merci à Philippe Bravard pour sa démarche. A vous toutes et tous, nous souhaitons une année brillante et sereine. 

A.N.A.C.R.  Alerte ! L’Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance (A.N.A.C.R) de la Corrèze réunie en congrès le 17 octobre 2021 à Argentat-sur-Dordogne, souhaite informer la population de ses inquiétudes concernant la situation actuelle qui n’est pas sans rappeler celle des années 1920-1930, avec la montée des fascismes et du nazisme en Europe. La société française était alors elle-même traversée par ces idéologies criminelles, jugées néanmoins « fréquentables » jusque dans les sphères gouvernementales des lendemains du « Front Populaires » de 1938 à 1940. On sait à quel désastre cela nous a conduits avec Pétain de 1940 à 1944.

L’A.N.A.C.R. dénonce et condamne les propos xénophobes, racistes et négationnistes vus et entendus ces dernières semaines sur différents médias, le complotisme et le mensonge se répandant aussi impunément sur les réseaux sociaux. Elle s’inquiète, dans la période pré-électorale que nous vivons, de l’écho de ces propos, souvent contradictoires, qui divisent un peu plus les citoyens-électeurs, jetant le doute dans leur esprit, les conduisant souvent à renforcer les rangs de l’abstention, gangrène du droit de vote, ou appelant à la violence. Elle met en garde contre la banalisation de ces propos, qui remet en cause de façon insidieuse les principes de base de notre république : suffrage universel, laïcité, justice et protection sociales, tolérance et respect des droits humains.

  • Yves PONTHIER – Coprésident 

Notre Assemblée générale 2021 a été reportée le 13 juin 2021 en raison de la crise sanitaire. Mais nous avons maintenu notre participation aux cérémonies habituelles, en comité restreint au Pont-Laveyras, à La Garédie, au Saillant, à Orgnac, Vignols, St-Solve, Objat, Tulle, en février, avril, mai, juin, et sur les stèles. Nos porte-drapeaux ont toujours été présents. Nous restons fidèles à nos engagements vis à vis des communes qui nous soutiennent et auxquelles nous renouvelons nos remerciements. Nous répondons à leurs demandes d’interventions (exposition, randonnée commentée) qui devraient reprendre cette année : Saint-Solve, Vignols et Orgnac en attente depuis 2019 devraient être prioritaires.

La conférence organisée le 12/11/2021 par la municipalité d’Orgnac et initiée par Christine Gauthier-Bravard et Philippe Bravard a obtenu un vif succès. Mr Georges Sentis, professeur honoraire de l’université de Lille a évoqué « la déportation des indésirables français et étrangers dans les camps d’Algérie de 1941 à 1944, via Port-Vendres ». Nous poursuivons donc la tâche entreprise avec les instances départementales de l’A.N.A.C.R. qui participent à la rédaction des bulletins et réagissent en fonction de l’actualité, comme par le communiqué rédigé le 14/12/2021, après l’ignoble profanation qui a sali un mur du Mont-Valérien.

Trois membres de notre bureau participent aux réunions du Conseil départemental. Le 30 octobre, Christine Gauthier-Bravard a été élue vice-présidente.

Un moment fort de cette année écoulée a été le Congrès départemental d’Argentat du 17 octobre qui a regroupé une centaine de participant.e.s, 17 porte-drapeaux. C’est François BRETIN, ici présent, président du Comité d’Argentat, qui a ouvert la séance en nous souhaitant la bienvenue. La résolution finale, votée à l’unanimité, a fixé les objectifs suivants :

  • Défense des intérêts moraux et matériels des résistant.e.s et de leurs ayants-droits.
  • Défense des valeurs humanistes et progressistes du C.N.R. (programme de 1944 « des jours heureux » toujours exemplaire pour nos élus (es) Démocrates.
  • Eveil des consciences de nos concitoyen.e.s pour le rappel de l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale, dans le cadre du concours de la Résistance et de la Déportation, dont je vous relis le sujet 2021-2022 : «A l’aide de vos lectures, de témoignages des résistants et de leurs familles vous évoquerez comment les Corrèzien.ne.s ont vécu la fin de la guerre en 1944 et 1945 : actions de résistants contre l’occupant et les collaborateurs, traque des résistants par les forces dites du «maintien de l’ordre» et de leurs crimes contre les populations civiles. Vous pourrez aussi choisir d’illustrer l’importance du rôle des femmes dans leur participation et leur soutien à la Résistance, éventuellement le retour des prisonniers ou de déporté.e.s dans leurs familles, le rétablissement de la démocratie à travers les mesures préconisées par le programme du C.N.R. et le général De Gaulle ».
  • Dénonciation des résurgences du fascisme, du nazisme, du pétainisme, de l’extrême-droite raciste et xénophobe et sa banalisation par de trop nombreux médias et réseaux.
  • Solidarité à l’égard de nos concitoyen.ne.s victimes de la pandémie et d’attentats terroristes.
  • Rejet de l’idéologie criminelle usurpant le nom de l’Islam, qui menace notre démocratie et son principe essentiel de laïcité.
  • Vigilance de tous les instants pour que le civisme et le respect de nos libertés républicaines constitutionnelles soient défendus.
  • Présence assidue des membres et porte-drapeaux aux cérémonies patriotiques commémoratives des grandes dates et drames de la Résistance et de la Déportation.

Nous avons une pensée pour celles et ceux qui nous ont quittés, particulièrement pour Geneviève et Serge Maury qui ont contribué pendant plus de vingt ans à la bonne marche de notre comité. Ils ont rejoint le comité de Saint-Mexant, pour cause de déménagement. Nous leur souhaitons une bonne installation et espérons garder avec eux des liens privilégiés. Nous avons perdu nos derniers Résistants, mais nous restons proches de leurs familles autant que possible et nous conservons leurs témoignages via notre site internet notre exposition et notre brochure. Malgré la pandémie, nous pouvons en 2021 compter sur le soutien de 37 Ami.e.s dont 3 veuves de Résistants et 3 nouveaux adhérents, même si nous pouvons déplorer 6 défections.

Je ne peux terminer ce rapport sans rappeler que l’actualité récente résonne brutalement pour nous, porteurs de la mémoire de nos anciens. Nos valeurs démocratiques sont bafouées quand un individu s’arroge le droit d’occuper par la force militaire un territoire reconnu par les instances internationales. Notre association a ses fondements dans le sacrifice de nos Anciens résistants qui combattaient un régime de dictature et de terreur. Rappelons-nous qu’en 1938 les accords de Munich ont permis à Hitler d’annexer au Reich les territoires des 3.200 000 Sudètes de Tchécoslovaquie, puis les troupes allemandes entraient à Prague le 15 mars 1939 et le lendemain était constitué le protectorat de Bohême-Moravie. Puis ce fut l’invasion sans déclaration de guerre par la Wehrmacht de la Pologne à l’aube du 1er septembre 1939 qui entraîna la France et l’Angleterre dans un conflit qui devait devenir mondial.

Nous ne devons pas oublier les tragiques erreurs du passé et nous devons toujours rester debout car « la flamme de la Résistance ne s’éteindra pas », comme le disait le général De Gaulle.

 

  • Alain DARGERY – Secrétaire

Compte-rendu des activités en 2020.Voici les événements auxquels nous avons participé avec drapeau.

– 16 février. Le Pont Laveyras.

– 19 mars. Vigeois Objat

– 11 avril. La Garédie, commune de Vignols.

– 18 avril. Le Saillant de Voutezac

– 25 avril. Objat. Journée nationale du souvenir des victimes de la déportation dans les camps de concentration et d’extermination nazis

– 8 mai. Vigeois). /Orgnac / Objat et Vignols

– 13 juin, Objat. Assemblée Générale ANACR.

– 10 juillet, Objat. Obsèques de M. Roger TRIAT, porte-drapeau FNACA, ancien combattant.

– 14 juillet, Objat.

– 26 septembre, Port-Vendres-66- (Pyrénées-Orientales). Invités par l’ANACR 66. 80ème anniversaire de la déportation en Algérie de 500 indésirables français (syndicalistes) et 1.500 indésirables étrangers (anciens combattants des Brigades Internationales et Républicains espagnols). (Philippe).

– 17 octobre, Argentat. Congrès départemental

– 11 novembre, Objat; Orgnac / Vézère; St-Solve; Vigeois; Vignols

– 12 novembre à Orgnac : conférence de Georges Sentis sur le thème des indésirables.

Réunion départementale : Nos représentants ont assisté au congrès départemental à Argentat.

Nous avons organisé les réunions suivantes :

  • 15 Janvier Réunion de bureau préparatoire à l’assemblée générale 2021 ; laquelle a finalement été repoussée au mois de juin en respect des mesures sanitaires.
  • 13 juin Assemblée générale 2021

Nos porte-drapeaux sont toujours sur la brèche et, depuis cette Assemblée Générale, ils ont été présents pour les cérémonies du 19 mars aux monuments aux morts des communes du secteur: (photos de madame Bravard)

       A Objat

   A Vigeois

 

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Communiqué ANACR-Corrèze, mars 2022

Le conseil départemental ANACR-Corrèze, réuni à Tulle, a envoyé à la presse départementale le communiqué suivant:

« Communiqué ANACR-Corrèze, mars 2022 

Vigilance, civisme, solidarité.

L’Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance (ANACR) de la Corrèze, reconnue « d’intérêt général », condamne les violences, les propos racistes, xénophobes, révisionnistes, mensongers, irresponsables, tenus par certains dans le cadre de la campagne électorale présidentielle ; ils ne rappellent que trop ceux des pétainistes de 1940 à 1944.

 Les Résistants et leurs familles en ont trop souffert pour ne pas rappeler à leurs concitoyens à quel désastre national ils ont conduit, avec l’arrivée au pouvoir à Vichy en 1940 de ceux qui les avaient tenus : suppression de la République, des libertés individuelles et collectives, lois antisémites, collaboration avec l’Allemagne nazie et son cortège de crimes de guerre et contre l’Humanité. 

Aujourd’hui, alors que notre pays traverse une crise sanitaire sans précédent, creusant les inégalités sociales, que la situation internationale est explosive, exacerbée par la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine – dénoncée par l’Assemblée Générale des Nations Unies-, l’enjeu de l’élection est encore celui de la défense et de la mise en œuvre effective de notre belle devise « Liberté, Egalité, Fraternité », dans une république laïque, sociale et solidaire.

 

Notre regretté co-président Jean Maison, dans sa grande sagesse ne cessait de répéter aux jeunes générations : « Nous avons dû lutter avec des armes pour rétablir nos libertés au péril de nos vies, aujourd’hui vous disposez d’une « arme », c’est le bulletin de vote. Alors utilisez-le, c’est essentiel, mais il faut surtout bien l’utiliser, car n’oubliez pas qu’Hitler est arrivé au pouvoir en Allemagne en 1933 avec 30% des voix… ».

 

 Le civisme nous commande de ne pas nous abstenir de voter, pour exister en tant que citoyens, en toute connaissance de cause, pour défendre nos libertés fondamentales, héritées du Conseil National de la Résistance.

 

Soyons aussi solidaires, sans exclusive, avec toutes celles et ceux qui fuient les guerres, exigeons la paix sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies! »

 

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Un livre de Georges Sentis

A l’initiative de Christine Bravard, co-présidente du comité ANACR secteur Objat,  monsieur Georges Sentis est venu présenter en conférence, salle Comby à Orgnac sur Vézère, son dernier livre « La déportation des indésirables Français et étrangers dans les camps d’Algérie (1941/1944) via Port Vendres. »

Nous vous proposons à la lecture l’article paru dans le quotidien « La Montagne/ édition de la Corrèze » le 13/12/2021.

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Des comités locaux actifs

  • Les membres du bureau du comité d’Objat vous demandent d’excuser le fait que le site soit resté indisponible pendant quelques mois, ce qui explique l’absence d’articles mis en ligne de juillet à septembre dans le dossier « actualités ».

Malgré les difficultés liées à la pandémie en cours, les comités locaux de l’ANACR Corrèze restent toujours bien représentés lors des manifestations sur leur secteur. Plusieurs d’entre eux ont tenu des stands dans les « forums des associations » organisés par les municipalités. Pour l’occasion, celui d’Objat avait décidé de présenter quelques brochures de « Le groupe Jean Robert dans le Vaysse » dont vous pouvez lire des extraits en allant sur le signet « Historique » du bandeau de la page d’accueil.

Parmi les brochures réalisées par les comités, nous attirons votre attention sur la dernière du comité intercommunal ANACR de Saint-Mexant (19330), riche d’une soixantaine de pages avec de nombreux témoignages accompagnés de photocopies de documents et de photos, intitulée « Témoignages et souvenirs de Résistants, d’amis de la Résistance et d’habitants des communes du comité intercommunal ANACR de Saint-Mexant, 1940/1945. Elle a été déposée dans chaque mairie des communes concernées qui peuvent renseigner toute personne désirant l’acquérir ou en savoir plus. Ci-dessous un témoignage  extrait  de cette brochure où il est parlé d’un village de Résistance, Villérias. 

Petit ajout : page 21, vous entendrez parler de Paul Chauzu sur qui nous avions fait un article conservé dans « archives » de septembre 2016 sur la page d’accueil (cliquer ici pour le relire) après avoir été contactée sur ce site par sa petite fille.

Bravo au comité intercommunal de St-Mexant pour la réalisation de ce panneau explicatif.

 

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Auguste Célérier dit Jacques 1911/1991

Discours écrit par le bureau ANACR du comité d’Objat de 1991 et lu aux obsèques de leur camarade Jacques Célérier, au cimetière de Saint-Solve (19) le 12 juillet 1991, par le président fondateur du comité ANACR-Objat, Jo Guérin.

« Notre ami Jacques nous a quittés. En cette douloureuse circonstance, ses camarades, ses amis de l’ANACR, éprouvent une peine immense.

Lui qui avait lutté sa vie durant pour la liberté de l’Homme,

Lui qui avait surmonté tant de difficultés inhérentes au statut d’ouvrier revendiqué, qu’il avait su être dès sa jeunesse, qu’il avait su rester à l’automne de sa vie,

Lui que les internements, les camps de déportation subis avec ce que cela comprenait de privations de toutes sortes n’avaient pas détruits,

 La cruelle maladie est venue et a eu raison de son courage et de sa volonté.

Né à Arnac-Pompadour le 14 juillet 1911, dernier enfant d’une famille nombreuse, Auguste Célérier, Jacques pour nous tous, entre dès l’âge de 13 ans comme apprenti-coiffeur. A 18 ans il part à Paris pour travailler dans une coopérative de coiffure. Là, ses dispositions naturelles pour l’organisation et son dévouement à la classe ouvrière, le font tout naturellement aller vers le syndicalisme où il peut donner sa pleine mesure et défendre son idéal de l’Homme libre.

En 1938, il épouse Germaine qui sera sa compagne pour la vie. Ils sont tous les deux conseillers municipaux à Puteaux.

Hélas arrive 1939 et la guerre. Jacques part rejoindre son régiment en Afrique.

 Démobilisé en 1940, il s’engage dès 1941 dans la lutte contre l’occupant. Il dirige le secteur de la proche banlieue puis l’ouest de Paris, où il peut à nouveau déployer ses qualités d’organisateur en créant un puissant mouvement de Résistance dans les usines de Haut de Seine.

Arrêté en 1942, * condamné à 5 ans d’emprisonnement, il connaît d’abord l’internement en France avant d’être déporté en Allemagne au camp d’extermination de Dachau.

De retour en France après sa libération en mai 1945, Jacques reprend son activité professionnelle.

Dans les années 1960, il fait construire une maison à Saint-Solve (19) où il continue d’exercer la coiffure.

Tout naturellement son besoin de communication, son sens du devoir envers ses amis et camarades de la Résistance, lui font prendre des responsabilités au sein de notre mouvement et au comité d’Objat de l’ANACR où jusqu’au dernier moment il a donné le meilleur de lui-même avec un total désintéressement.

Titulaire de la médaille militaire, de la croix de guerre avec palmes et de nombreuses autres distinctions, il avait obtenu en 1990 sa nomination au grade de chevalier dans l’ordre national de la légion d’honneur.

Jacques, tu es parti, mais ton exemple nous reste. Tes camarades de l’ANACR te resteront fidèles. Dors en paix, nous faisons le serment de rester unis et vigilants comme tu le souhaitais. »

Après le discours de Pierre Guérin, alias Jo, sont intervenus:

  • monsieur le colonel Gayerie, président de la section de la Corrèze de la société d’entraide des membres de la Légion d’Honneur.
  • Madame Dominique Grador, secrétaire départemental du Parti Communiste, membre du bureau national du PCF.
  • Monsieur Roger Gouffault président départemental de la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants Patriotes, membre du bureau National.

Monsieur Célérier a été détenu à la prison d’Eysses en 1942. Sur le registre, dans la colonne du départ d’ Eysses, on voit la mention « livré aux Allemands », Dachau. Là, on le trouve avec le matricule 73233 et à la dernière colonne du tableau, on lit qu’il a été libéré le 30/04/1945/ Allach.

Une anecdote que nous a raconté le neveu d’Auguste Célérier, Jean Claude Yardin, âgé de 5 ans lorsque son oncle a été fait prisonnier: monsieur Célérier  était par tradition familiale le premier coiffeur à couper les cheveux de ses neveux. Ce qui fait que la maman de JC Yardin a décidé que, bon gré mal gré, celui-ci attendrait le retour de son oncle pour sa première coupe au bol. Ce n’était pas très facile d’être un garçon aux longs cheveux bouclés à l’école primaire dans ces années-là! Après tant de  mois d’attente, quelle joie, quel soulagement et quel souvenir inoubliable de retrouver son oncle 3 ans plus tard.

 

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Journée de la Résistance, 2021

Ci-dessous le texte émanant du bureau national de l’ANACR, envoyé par le bureau départemental de l’ANACR, à lire le 27 mai.

« 27 mai 2021, 78eme anniversaire de la réunion du Conseil National de la Résistance par Jean Moulin dans Paris occupée.

L’année 2021 est l’année mémorielle des 80emes anniversaires d’événements importants pour la mondialisation de la guerre, comme pour le développement de la Résistance française à l’occupation nazie et au régime pétainiste répressif, vassal de l’occupant.

Le 22 juin 1941, c’est l’opération « Barbarossa » d’attaque de l’URSS par l’Allemagne, qui plonge l’Europe entière dans la guerre, elle sera fatale à la Wehrmacht au début de 1943.

Le 7 décembre 1941, c’est l’attaque japonaise contre la base américaine du Pacifique à Pearl Harbor. Le conflit devient mondial. L’entrée en guerre des Etats-Unis conduira le Japon à la catastrophe en 1945.

En France, les choix faits en 1940 s’approfondissent en 1941 : pour Pétain, accentuation de la politique de Collaboration et des mesures antisémites avec en mars la création du « Commissariat Général aux questions juives » et en juin la formation de la « Légion des volontaires français contre le Bolchevisme » qui va combattre aux côtés de la Wehrmacht.

Pour le Général De Gaulle, c’est le choix de l’honneur qui conduit les Forces Françaises Libres (FFL) à continuer le combat aux côtés des Alliés, notamment dans le sud Libyen où Leclerc après avoir pris la forteresse italienne de Koufra, prononce le 2 mars son célèbre serment de « ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ». C’est aussi la formation le 24 septembre, du Conseil national Français, véritable gouvernement de la France Libre présidé par le Général De Gaulle.

Ce choix de l’honneur, c’est de même celui de la Résistance intérieure qui se structure.  Le « Réseau du Musée de l’Homme » est démantelé entre le 13 janvier et le 18 avril 1941, le 15 mai, c’est l’appel du Parti communiste clandestin à constituer un « Front national de lutte pour la Libération et l’indépendance de la France », qui devient à partir de l’été, l’un des principaux mouvements de Résistance.

Le 27 mai 1941, c’est la grande grève des mineurs du Nord et du Pas de Calais dont 244 sont déportés au camp de concentration de Sachsenhausen d’où 136 ne reviendront pas ;  * (cliquer ici pour trouver 1 article mis sur ce site à ce sujet)

Le 21 août 1941, c’est l’exécution à Paris d’un officier de la Kriegsmarine  par Pierre Georges, le futur Colonel Fabien, qui marque le passage à la lutte armée de la Résistance et l’accroissement de la répression nazie et vichyste avec les exécutions d’otages comme à Châteaubriant le 22 octobre, ou au Mont Valérien le 15 décembre, et des déportations.

Cette répression n’arrête pas pour autant l’engagement des Résistants : en novembre 1941, c’est la naissance à Grenoble du mouvement « Combat » et la parution à Lyon des « Cahiers du témoignage Chrétien ,  le 1er décembre celui de « Franc-Tireur ».

Enfin, en novembre 1941, Jean Moulin reçoit du Général De Gaulle la mission de coordonner les mouvements de Résistance et d’en renforcer les liens avec la France Libre.

Cette mission se concrétise dans la clandestinité le 27 mai 1943, 48 Rue du Four à Paris, avec la formation sous la présidence de Jean Moulin, du Conseil National de la Résistance (CNR), rassemblant les 8 principaux mouvements de Résistance, 6 partis politiques clandestins, et 2 centrales syndicales, représentant l’éventail démocratique de la Nation française.

Le CNR, se plaçant sous l’autorité du Comité National Français, renforce alors la légitimité du chef de la France Libre aux yeux des Alliés. Il permet la mise en place dès la fin de 1943 des Comités locaux et départementaux de la Libération, la création début 1944 des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), et l’adoption d’un programme publié le 15 mars 1944, intitulé « Les Jours Heureux », aux valeurs sociales, démocratiques et humanistes , si actuelles dans le monde contemporain. Valeurs que la loi du 19 juillet 2013 instaurant la « Journée Nationale de la Résistance le 27 mai », nous assigne comme mission d’en « assurer la transmission ». Pierre Martin, Président de l’ANACR . 

Nous ajoutons 2 photos de madame Gauthier- Bravard faites lors de la commémoration à Vigeois et à Orgnac de la capitulation allemande signée le 8 mai 1945.

A noter qu’à Orgnac en plus de la cérémonie au monument aux morts, une minute de silence est faite à la stèle de la Chapoulie et à celle du Theillet. (cliquer ici pour retrouver des articles sur le pourquoi de ces 2 stèles.

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Cérémonies mémorielles respectées

Le 11 avril 2021 a été organisée, dans le respect des règles sanitaires en vigueur, la cérémonie annuelle en mémoire du groupe Jean Robert, devant la stèle de la Garédie, à Vignols.

En présence de 2 porte-drapeaux, Philippe Bravard et Alain Dargery, Serge Maury, co-président du comité ANACR secteur d’Objat a déposé la gerbe du comité devant le monument. Christine Gauthier-Bravard, co-présidente du comité ANACR secteur d’Objat a lu la liste des morts pour la France du groupe Jean Robert ( cliquer ici). Madame Souzy, maire de Vignols, organisatrice de la cérémonie, a demandé une minute de silence en leur mémoire après avoir fait un discours; celui-ci avait été précédé du mot d’Yves Ponthier, co-président du comité ANACR secteur d’Objat. Ce dernier a bien voulu nous autoriser à le publier ci-après: « Madame le Maire, Mesdames, Messieurs, cher(es) camarades et ami(e)s, nous commémorons ce 11 avril 2021 le début d’événements tragiques. Cela avait commencé le 1er avril 1944, la veille de Rameaux. Une troupe allemande arriva dans le Vaysse. Prévenus par la fille Singence, les gars du maquis eurent le temps de quitter le camp des Marians, échappant ainsi à la troupe. Ils se rapprochèrent du Bois de Pény, où ils établirent un second camp.

Mais, le 8 avril, une deuxième attaque des Allemands et des miliciens eut lieu. Meyer Mleczac (alias Mario), laissé en couverture pour protéger le repli de ses camarades, fut tué. Ce Juif Polonais, entré dans le groupe de résistants F.T.P.F. Jean Robert, s’est éteint ici à l’âge de 21 ans. Les compagnons de Mario, réussirent à s’enfuir près de Rouffignac d’Orgnac où ils montèrent un 3ème camp. Ils bénéficiaient de l’aide de légaux et d’autres résistants, comme Gerhard Leo, opposant allemand libéré lors de l’attaque d’Allassac. Les journées de juin furent cruelles : les 16 et 18 juin des opérations furent menées sur Ceyrat de Voutezac et autour de Rouffignac : population parquée, arrestations, combats, assassinats, déportations. Les stèles de la Chapoulie et de Theillet d’Orgnac rappellent que furent fusillés en ces lieux Guy Pépy, André Briat (dit Toutou), Léonard et Marcel Rabe.

N’oublions jamais que ces stèles, en bordure de routes et de sentiers, sont les jalons visibles et pérennes des endroits où les Résistants, des hommes et des femmes ont risqué leur vie pour notre liberté.

Au nom de notre comité A.N.A.C.R. du secteur d’Objat, nous tenons à remercier Madame le Maire de Vignols pour l’organisation de cette cérémonie, malgré les restrictions sanitaires. » 

Des membres de notre comité continuent à assister aux cérémonies aux monuments aux morts, malgré une situation sanitaire toujours préoccupante, à l’invitation des maires des communes du secteur comme pour les cérémonies du 19 mars à Vigeois et à Objat. (photos de Mme Bravard)

 

 

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Rapport d’activités 2020

Le 28 février 2021 était programmée notre traditionnelle Assemblée générale. C’était sans compter sur la présence toujours insistante de cette « Covid 19 ». Nous avons donc dû renoncer à cette date choisie par les membres fondateurs du comité local de l’ANACR Corrèze et espérons que ce n’est que « réunion remise ».

Notre secrétaire Alain Dargery nous a confié le rapport des activités de notre comité en 2020. Nous vous le donnons à lire.

 » Activités en 2020                 

Nous déplorons la disparition cette année 2020, de Mrs Raoul DANDALEIX et Henri GOUNET, adhérents de la première heure de notre comité local ANACR.

Voici les événements auxquels nous avons participé avec drapeau.

  • 16 février, Pont Lasveyras (Philippe BRAVARD et Emilian BLANCHARD).
  • 23 février, Ass générale de notre comité, salle de réunion de la Mairie d’Objat.
  • 2 mars, Obsèques de Raoul DANDALEIX, ancien Légal, à Orgnac.
  • 5 avril, Stèle de la GAREDIE. Philippe et Christine Bravard (petit comité en respect des normes sanitaires).
  • 18 Avril, Stèle du Saillant (Philippe).
  • 8 mai Orgnac, Objat (Philippe).
  • 9 juin, Tulle (Philippe).
  • 18 juin, Objat (Yves PONTHIER).
  • 26 juin, Objat, Obsèques de Jeannot DUMAS. Ancien de l’A.S. Ancien du 9 éme Régiment des Zouaves. Il a participé à la libération de Strasbourg. (Philippe).
  • 6 juillet, Voutezac, Obsèques de Jean CERVERA. (Philippe, Porte Drapeau, Serge MAURY, co-président de notre comité.)
  • 14 Juillet, Orgnac, Objat (Emilian)
  • 4 Août, Vignols, Obsèques de Henri GOUNET. Ancien Combattant-RésistantVice-président du comité départemental. Ancien secrétaire du comité d’Objat.
  • 15 Août, Brive, Stèle de Jean CARIVEN et Monument du Caillou. (Philippe, Serge et Geneviève MAURY)
  • 20 Octobre, Tulle, Obsèques de Jeannette FOSSARD, Vice-présidente du Comité de Tulle.
  • 1er novembre, Objat Monument aux morts. (Philippe)
  • 11 Novembre, Objat (Yves) Orgnac, (Philippe) et Vigeois (Emilian).
  • 19 décembre, Allassac. Cérémonie républicaine avant obsèques de René CHAUZAT, ancien président du comité d’Allassac. (Philippe)

Site internet : le site internet de notre comité a été enrichi de 14 articles supplémentaires en 2020 dont trois témoignages de personnes ayant vécu sous l’occupation. (Ces articles peuvent se lire en cliquant sur « archives » à droite de la page d’accueil et en choisissant un mois de l’année écoulée.)

Réunions départementales : Nos représentants ont assisté aux réunions du comité départemental ainsi qu’aux assemblées générales d’autres comités – Allassac, Brive, Argentat…lorsque les conditions sanitaires l’ont permis.

Localement, nous avons organisé les réunions suivantes :

  • 23 février Assemblée générale
  • 4 mars Réunion du conseil d’administration
  • Octobre : remise du nouveau drapeau
  • 15 Janvier 21 : Réunion de bureau préparatoire à l’AG 2021 Cette réunions a été repoussée à début janvier pour cause de confinement. »

 

 

 

Le premier drapeau acheté par le comité ANACR du secteur d’Objat tenu par le premier porte-drapeau de ce même comité, monsieur Froidefond .

 

 

 

 

Avant la création de l’ANACR, nos Anciens adhéraient à l’Association Nationale des Anciens FTPF/ FFI, affiliée à l’ A.R.A.C.

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Une enfance en 1944

Madame Touron, femme de Baptiste Touron, alias « Michel » , Résistant sous le commandement du capitaine « Jo » Guérin en 1943/44, (lire un extrait de son temps de maquis en cliquant sur « Témoignages de Résistants » sur le bandeau de la page d’accueil), madame Touron donc, nous a fait le plaisir de nous envoyer un texte relatant une partie de sa vie avec ses parents en 1944 dans la région parisienne. Elle nous autorise à le publier en ce dernier jour d’une longue année 2020 plutôt triste.

Le voici en entier sans retouches bien sûr: « ROUTE : SOUVENIR que je garde au cœur !» J’ai onze ans en 1944. Nous vivons les derniers jours de l’occupation allemande en région Parisienne. Mes parents et moi demeurons dans un immeuble, en bordure du bois de Vincennes, à Charenton-le-Pont. Des villas luxueuses longeant le bois, sont inoccupées et réquisitionnées par les Allemands : S.S, gestapo et consorts y mènent alors une existence privilégiée de fêtes, beuveries, ripailles. Et, à ce moment, étant pris au piège, ils s’enfuient dans des voitures civiles en déchargeant leurs armes sur tout ce qui bouge ! On entend fréquemment des salves de mitraillettes crépiter çà et là.

Mon père arrive en vélo à la maison (le métro ne viendra à proximité de chez nous que bien après la guerre !). Maman, elle, n’est pas encore rentrée. Je le vois remettre ses pinces au bas de son pantalon, et enfourchant son vélo : « une course à faire », me dit-il. « Papa emmène-moi s’il te plaît. ». Je le supplie et enfin me retrouve juchée sur le cadre du vélo, enserrée par ses bras (il faut dire que je suis affreusement maigre). Je ne sais pas où nous allons…

Nous débouchons sur cette route magnifique qui s’étend à l’orée du bois jusqu’à la Porte de Charenton, une des entrées de la capitale. Non loin de nous : le zoo de Vincennes qui m’est familier. Tous les matins je suis réveillée par le rugissement des lions, les cris des paons et de ceux des singes qui se querellent ! Nous passons ensuite devant la «CIPALLE» (stade très fréquenté avant guerre, où avaient lieu les rendez-vous cyclistes parisiens). Nous ne croisons aucun véhicule, et, progressivement la mitraille, les rafales se calment… à croire que tout s’est arrêté !

La soirée s’annonce très belle : en attente de grands événements que je pressens confusément ! Cette route, telle une rivière paisible, est limpide, amicale, coopérante. La lumière du couchant teint d’orangé toute la nature environnante et les façades des maisons. Après quelques méandres de la route toute en courbes harmonieuses, nous débouchons enfin PORTE DE CHARENTON à la limite du XIIème arrondissement. C’est ici la ceinture de Paris, dite « boulevards circulaires ». A cette époque, sur la grande place trônaient les bâtiments d’OCTROI (non encore aboli, il le sera en 1948 !) par lequel il fallait « obligatoirement » passer et s’acquitter de droits sur les marchandises transportées.

Nous rejoignons un attroupement de civils qui grossit à vue dœil. Il en arrive de partout et on nous envoie vers un autre groupe… Et soudain, comme d’un coup de baguette magique, sortent des immeubles des lits cages métalliques, des matelas, de vieilles cuisinières, des buffets, des mannequins, des fauteuils (défoncés). Tout cet attirail hétéroclite est porté sur la route par une chaîne humaine. Et 1à, barrant la circulation, s’élève, en un clin d’œil, une barricade sur laquelle flotte fièrement notre drapeau tricolore.

Ensuite, nous sommes occupés à déterrer les pavés avec un outillage de fortune ! Les cubes de granit gris du boulevard « résistent» eux aussi ; le travail est pénible et les mains souffrent même avec des gants. Cependant nous chantons et nous sommes protégés par un détachement F.F.I. en position de combat, qui vient d’investir la barricade ! J’apprends que toutes les portes de Paris ont reçu la même consigne : « TOUT PARIS AUX BARRICADES ». Il faut couper la retraite aux unités allemandes restant dans la région parisienne afin de les empêcher d’aller rejoindre le front de Normandie.

J’entends dire aussi qu’un char allemand « PANZER » est bloqué par la Résistance, non loin, et on entend des tirs de mitrailleuses et des explosions en chaîne. Cela ne nous empêche pas de remplir nos brouettes acheminées au pied de la barricade, qui, à son tour, s’enrichit d’une muraille de pavés !! La MARSEILLAISE est entonnée, suivie de « Auprès de ma Blonde ». On rit, on s’embrasse ! Le temps passe vite dans cette ambiance de fourmilière. Et lors d’une pause, papa, qui avait aidé à la mise en place d’une mitrailleuse, vient vers moi et me dit : «il faut rentrer maintenant ».

A contrecœur, après maintes embrassades, les larmes dans les yeux, nous voilà à nouveau sur la route du retour : le cadre du vélo est plus dur, j’encaisse mal les aspérités de la route mais j’essaie de ne pas y penser.

Très vite la situation change : des coups de feu retentissent de toutes parts ; une grande agitation se produit autour de nous. Papa accélère tant qu’il peut ! Des F.F.I. sont aux prises avec des Allemands qui ripostent ; les balles sifflent. Alors, papa abandonne la route et roule à I’ orée du bois, au ras des marronniers d’Inde qui jalonnent les trottoirs de sable blanc … et il peine !! Il ne dit mot .. reste calme (du moins je le suppose) mais je ne vois pas son visage. Je scrute les alentours, la peur au ventre ! Je sais que nous sommes en danger !! Que cette route est longue et épuisante … pas même la moitié du trajet accomplie à cet instant !!!

D’une maison cossue s’échappent des flammes : des prisonniers allemands en sortent, les mains en l’air, sous bonne garde ! La peur me tenaille, mais le vélo ne s’arrête pas ! Je ne me souviens plus comment nous avons pu faire le reste du parcours sur cette route INTERMINABLE… Et pourtant, lorsqu’ arrive enfin ma RUE (la rue des Ormes, c’est son nom) j’aperçois la maison et surtout maman qui, le visage ravagé par I’ anxiété et les larmes, se précipite vers nous. Mon cœur bat à tout rompre et je tombe dans ses bras.

Deux jours après ces événements, le 26 août 1944, nous sommes tous les trois accoudés à la fenêtre pour profiter enfin d’une soirée calme. Soudain dans le lointain des cloches sonnent à toute volée (nous apprendrons plus tard que ce sont celles de NOTRE-DAME DE PARIS, reprises par toutes celles des églises de la capitale et des banlieues). Elles annoncent officiellement à la population : LA LIBERATION de Paris et de sa COURONNE.

Après la guerre, et encore maintenant, parfois je refais cette route par la pensée (puisque depuis longtemps je vis en Corrèze) mais chaque fois mes souvenirs remontent. Je suis émue et fière d’avoir effectué ce parcours sur cette route de LA DELIVRANCE, un des plus beaux « souvenirs » « OUE JE GARDE AU COEUR» (citation de J.-B. Clément, Le Temps des Cerises, 1867). »

 Monique Touron accompagne des élèves de l’école de Vignols pour déposer une gerbe au monument aux morts à l’occasion de la journée nationale de la la Résistance le 27 mai 2018.

 

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