« jour J » 75 ans après

75 ans après, les lieux de mémoire  du débarquement en Normandie.sont toujours autant visités. Il faut dire qu’ils sont nombreux et variés, très bien entretenus, en particulier les différents cimetières militaires britanniques, canadiens, américains, polonais…

Quelques photos extraites de la collection de membres de notre comité (août 2018):Le cimetière militaire britannique de Bayeux, en face du mémorial britannique, parfaitement entretenu, est un des plus poignants avec presque chacune des 4144 pierres tombales personnalisée d’un mot, d’ une phrase donnés par les proches de ces jeunes gens morts au cours du débarquement ou dans les batailles qui ont suivi.

[ A proximité de ce cimetière, prenez le temps d’aller voir le mémorial des Reporters sans frontières où sont rajoutés, sur des stèles blanches, les noms des reporters de guerre morts pendant l’année en cours, dans l’exercice de leur métier: plus de 2000 depuis 1944.]

Surplombant la plage d’Omaha, le cimetière américain compte 9386 tombes de soldats morts durant « la campagne de Normandie ».Le musée à l’entrée du cimetière est très documenté…avec un passage dans un couloir où sont énumérés, en une longue litanie, les noms de tous ces soldats morts.

Le cimetière allemand de la Cambe, avec plus de 21000 pierres tombales posées sur l’herbe. Vous accédez au cimetière par une longue allée plantée de plus de 1000 érables qui symbolisent la paix entre les nations.

Pour se rendre compte de la violence des combats, allez voir la pointe du Hoc. Son paysage lunaire, avec les cratères faits par les obus et les nombreux restes des constructions allemandes, fait comprendre l’héroïsme des soldats du 2ème Bataillon de rangers au cours des combats des 6 et 7 juin 1944.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Promenade à thème

Le Comité ANACR-secteur d’Objat a proposé une promenade à thème gratuite, le samedi 25 mai 2019, samedi le plus proche du 27 mai, journée nationale de la Résistance. Le thème de cette randonnée était « Le circuit des camps du maquis Jean Robert » dans le Vaysse. ».

Cette marche qui a vu la participation de plus de trente personnes a été faite dans l’ordre chronologique de l’installation des 3 caches construites dans les bois du Vaysse par le détachement FTPF « Jean Robert » de la 235ème compagnie FFI, sur les communes de Vignols et d’Orgnac, entre novembre 1943 et juin 1944. C’est cette partie de l’histoire de ces maquisards qui a été contée par des adhérents du comité ANACR au départ, puis devant deux des trois stèles érigées dans les bois. Le dernier emplacement était d’un accès très difficile du fait de la chute récente de gros arbres non dégagés.

Quelques images prises par le co-président du comité anacr secteur d’Objat, concepteur de cette promenade. 

A l’emplacement du premier camp {novembre 1943, 1er avril 1944)

A l’endroit où le corps de Mario a été retrouvé.

Moment de détente à la Gare du Vaysse.

Sur la passerelle  permettant d’aller de la commune de Vignols à celle d’Orgnac..

Ecoute de l’histoire d’une poignée de Résistants du détachement Jean Robert dans le Vaysse de la mi-avril à fin juin 1944.

Le comité ANACR 19 souhaitait que le texte ci-dessous soit lu par des enfants ou adolescents lors des différentes commémorations de la journée nationale de la Résistance le 27 mai 2019.

« Ce poème a été écrit à la mémoire de Marcel Pocaly*, (arrêté à Brive le 10 janvier 1941, mort en déportation, en mars 1945) par un Poète inconnu compagnon d’internement de Marcel, en France, avant d’être lui-même déporté à Dachau. »

« Chanson de marche »
Jour après jour nos maux nos peines,
Nos larmes d’hommes
Tout ce fardeau d’indicible douleur
L’espoir gisant dans la fosse commune
Le front troué d’une étoile de sang
Noire est la nuit, dure est la neige
Le vent nous crache au visage sa haine
Fardeau des jours plus lourds que les années Cancer de la faim fer rouge du froid
Doigts durs de la peur noués à nos gorges
Où vont nos pas. Le sang des plaines
Gonfle le rire ivre des corbeaux
J’avais un camarade où est-il ?
Perdu sur les routes
Ses yeux saignent aux becs voraces
Quand luira l’aube ?
Les soldats gardent les silos
Les fusils veillent
Les loups attendent
Le givre perle sur nos cils
Mais chantent mais chantent encore
Nos lèvres perdues de souffrance
Non vous ne la ferez pas taire
Cette chanson de notre amour
Cette chanson des jours heureux
Cette chanson des jours de France
Allez le malheur n’a qu’un temps !
La liberté est invincible
Nous reverrons la France d’autrefois
Il y aura les fontaines du ciel
Pour cette soif ardente de nos corps
I1 y aura le rire acide des haies
Il y aura les trésors d’eau frémissante
La terre humide et la jeunesse des lacs
Serre les dents il faut vivre
Pour tous les morts et pour tous les vivants
Regarde ta route et marche, marche, marche
Rappelle-toi dans le sang répandu
Cette chanson de la dernière auberge
Un jour, un jour encore
Lutte et marche
Lutte
Et marche…

Dachau, hiver 1943-1944

*Marcel Pocaly était né à Brive le 1er Septembre 1921.Dès le mois d’août 1940 (alors qu’il était membre des jeunesses communistes) il participe à la réunion des Grottes de Lamouroux avec quelques camarades (dont Pierre Georges le futur Colonel Fabien). Ils décident d’engager la lutte contre le fascisme et pour la libération du territoire en fabricant, distribuant des tracts, en inscrivant des mots d’ordre sur les murs. Mais le petit groupe est surveillé …
Après l’arrestation de Robert Delord fin 1940, Marcel Pocaly tire les tracts dans l’atelier de menuiserie de son père. Le 10 janvier 1941, la police de Vichy perquisitionne l’atelier et trouve la ronéo… Marcel est arrêté, emprisonné à Tulle et condamné à 2 ans de prison. Il sera envoyé à la centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne) puis au fort de Barraux (Isère).et enfin au camp de concentration de Buchenwald dans le  »kommando » de Langenstein Zwieberger où il décédera le 10 mars 1945. »

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Pose d’une plaque commémorative

Cérémonie annuelle  de commémoration de la rafle du 15 avril 1944 par la division Brehmer au Saillant (19) mais cérémonie particulière, et si émouvante, pour le 75 ème anniversaire de cette triste journée .

En effet madame Poulverel, maire de Voutezac a fait accoler à la stèle existante une grande plaque portant les noms de Jacques Biglazen, Israël Lustig, Hanaël Revah, Miren Revah, Idah Revah, juifs arrêtés ce jour-là, conduits en déportation. Ils n’en sont pas revenus. Nous avions déjà parlé d’eux et évoqué leur triste sort dans un précédent article datant d’avril 2014. Leurs 5 noms sont désormais à côté des 4 noms inscrits sur la première plaque: messieurs Borie, Freyssinet, Chauzu, Lagueyrie. 

Monsieur Restoueix, le dixième déporté de ce 15 avril 1944 du Saillant, est seul revenu de déportation et n’a eu de cesse de témoigner de cette barbarie dans les établissements scolaires de la région et ce jusqu’à sa mort en 2005. Ajoutons à ces tristes listes le nom du fils de monsieur Borie, Louis Borie, abattu alors qu’il essayait de fuir, laissé pour mort par les soldats de la division Brehmer.

La cérémonie en images: 

(Photos de Yves Maury)

 

 

 

 

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Au revoir « Gut » Lauriac

Monsieur Auguste Lauriac, membre du conseil d’administration de notre comité ANACR secteur d’Objat depuis 1993, est décédé mercredi 10 avril 2019. Notre co-président lui a rendu hommage, en notre nom à tous, en retraçant ses années de guerre.

En 2002, lorsque les « Amis de la Résistance » du comité ANACR secteur d’Objat avaient commencé à récolter les témoignages des Anciens Résistants membres de ce comité, Auguste  Lauriac n’avait pas souhaité parler. Modeste, il disait que c’était son père et son beau- frère qui avaient été des « légaux ». Lui les avait accompagnés quelquefois disait-il mais il n’était alors qu’un adolescent. En 2013, il nous avait contactés et dit qu’il souhaitait avoir un écrit de son témoignage afin de le laisser à ses petits enfants, un petit fils lui ayant posé des questions. Nous l’avons publié sur ce site dans la rubrique « témoignages ». Cliquez ici.

 

Auguste Lauriac était toujours présent aux assemblées générales de notre comité même à celle de février 2019 où nous l’avions trouvé assez fatigué.

Il nous avait beaucoup parlé de ceux de l’AS qu’il avait vu chez son père, assassinés au camp de La Besse. Il se rendait d’ailleurs chaque année à la cérémonie de commémoration de ce massacre ainsi qu’à Pont Lasveyras. cliquer ici pour en savoir plus

Il nous parlait de Toutou qu’il voyait toujours avec son accordéon. Lui aussi animait des bals clandestins avec son accordéon. Ici, il est le quatrième à gauche de la photo prise lors de la pose d’une plaque ANACR sur la tombe de André Briat dit « Toutou » à Beaulieu sur Dordogne.

Au revoir « Gut » Lauriac.

 

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Commémoration à la Garédie

Depuis 1945, pour le 8 mai, un rassemblement se faisait spontanément sur la commune de Vignols vers le lieu-dit « la gare du Vaysse » à l’emplacement de la stèle de Mario, juste avant la cérémonie officielle au monument aux morts.

Monsieur Jacques Célèrier, ancien Résistant déporté, pensait que les Anciens auraient de plus en plus de mal à aller se recueillir sur cette stèle située en plein bois. Avec Pierre Guérin, ils ont évoqué ce sujet expliquant que dans le futur le « maquis du Vaysse » serait oublié si on n’érigeait pas une stèle à un endroit accessible en voiture. Dès 1988, il est décidé de faire une commémoration annuelle à la Garédie le premier dimanche du mois d’avril, devant la stèle construite en 1986 grâce au soutien de la municipalité de Vignols et la participation active de bénévoles (cliquer ici pour en savoir plus).

Le 7 avril 2019, la cérémonie organisée par monsieur Pagnon, maire de Vignols, avec la collaboration de notre comité local, s’est déroulée en présence de 21 porte-drapeaux et d’une nombreuse assistance dont les édiles des communes avoisinantes. Malgré l’invitation envoyée à chaque parent d’élèves des écoles de Vignols et de Saint-Solve par la mairie, on peut déplorer le fait que peu d’enfants étaient présents pour entendre parler de notre, de leur histoire locale.

Voici le déroulement de la cérémonie en images: 1/départ du cortège

2/ dépôt de la gerbe de l’ANACR par 3 enfants et Serge Maury, président ANACR secteur de Vignols.

3/  lecture des noms des morts pour la France du détachement Jean Robert par madame Touron (cliquer ici pour lire la liste)

4/ lecture de 2 discours, celui du comité ANACR secteur d’Objat par Yves Ponthier, celui de monsieur le maire, Raymond Pagnon

5/ le Chant des partisans joué à la cornemuse 

6/le salut des porte-drapeaux

Au centre de l’image, Raoul Dandaleix, seul Ancien Combattant de notre comité à avoir pu assister à cette cérémonie. Yves Ponthier et Raymond Pagnon ont tenu à citer les noms des Anciens Combattants Résistants, membres de notre comité, absents ce jour-là car fatigués, et ont évoqué le souvenir de Claude Gauthier, disparu en début d’année. Nous les remercions.

 

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Jean Viacroze

Il y a un mois aujourd’hui, le 26 février 2019, disparaissait dans sa 105eme année, Jean Viacroze, dernier survivant de la rafle de Tulle menée par les SS de la « Das Reich » le 9 juin 1944.

Il est parti en déportation dans le tristement célèbre « train de la mort » . « Le dimanche 2 juillet 1944, vers 9 heures 15, le train n°7909 s’ébranle sous une légère bruine de la gare de Compiègne en direction de l’Allemagne. Dans chacun des 22 wagons, les nazis ont entassé une centaine d’hommes. » (Extrait d’un article sur le « train de la mort » de la fondation pour la mémoire de la déportation.).

Parmi tous ces hommes, avec Jean Viacroze, se trouvaient 148 autres hommes arrêtés en même temps que lui à Tulle et aussi Raymond Monteil et Léon Grandeuil arrêtés au Bariolet sur la nationale 20 ce même jour en compagnie d’ Edouard Chauvignat, le pendu d’Uzerche, membre du détachement FTPF « Jean Robert ».

De nombreux hommages ont été rendus à Jean Viacroze à Tulle et dans tout le département. Cherchez sur le site des journaux locaux « La Montagne » et « l’Echo » pour en savoir plus en tapant son nom.

D’aucuns ont cru bon de se réjouir une fois de plus de ce qui est arrivé aux martyrs de Tulle. Nous ne leur ferons pas le plaisir de citer leurs noms et leurs « écrits ». Nous voulons ici nous rappeler de notre plaisir d’avoir vu Jean Viacroze toujours plein d’une énergie positive à la cérémonie de remise de prix à la préfecture aux lauréats du concours de la Résistance en 2017. Il était entouré de toute une classe de lycéens de Naves qui ne boudaient pas leur joie de le revoir. C’est la transmission de ce devoir de mémoire qui nous paraît le plus essentiel. Merci monsieur Viacroze d’avoir passé du temps malgré le grand âge à partager votre douloureux vécu avec nous tous.

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AG de secteur et communiqué de l’ANACR National

L’assemblée générale du comité ANACR secteur d’Objat a eu lieu comme tous les ans à Objat le dernier dimanche du mois de février. Voici quelques images de cette réunion:             Les membres du bureau étaient entourés de monsieur Vidau maire d’Objat, de madame Boissiéras, conseillère départementale, de monsieur Delaunay, co-président ANACR Corrèze et de monsieur Bretin vice-président de l’ANACR- Corrèze. Ce dernier a lu la lettre de l’ANACR national à voir ci-dessous.*

Monsieur Pagnon, maire de Vignols a pris la parole pour expliquer le déroulement de la cérémonie annuelle à la Garédie le premier dimanche d’avril et madame Poulverel, maire de Voutezac a parlé de celle au Saillant de Voutezac qui aura lieu le 14 avril avec pose d’une plaque.

Le président ANACR-Corrèze a porté une médaille pour les 10 ans de porte-drapeau de Philippe Bravard, insigne remis par la fille de l’ancien porte-drapeau René Froidefond, alias Franco .( cliquer ici)

Philippe Bravard a dit qu’il avait eu à coeur de faire ce qu’avait fait René Froidefond envers lui en  « apprenant » le travail de porte-drapeau à Emilian Blanchard (cliquer ici).

Le conseil d’administration, riche d’un nouveau membre, se réunira courant mars afin d’élire son bureau. Il est donné rendez-vous à tous ceux qui le souhaitent le samedi 25 mai 2019,  samedi le plus proche de la journée nationale de la Résistance, afin de faire la promenade commentée du circuit de la Résistance dans le Vaysse. (cliquer ici pour plus de précision) 

* LUTTER CONTRE L’ANTISEMITISME ET TOUS LES RACISMES

Depuis que l’extrême-droite a été portée au début des années 1970 sur les fonts baptismaux par les héritiers directs des fascistes et collaborateurs de la période noire de l’Occupation de notre pays, le discours raciste a connu une expansion à la mesure du développement de son influence électorale. D’autant plus que d’autres forces politiques, par conviction ou surenchère démagogique à visée électorale, en ont repris les thèmes, contribuant ainsi à la diffusion du poison.

Les immigrés ont été ces dernières décennies constamment visés par ce discours raciste et xénophobe, un discours qui a pris ces dernières années une ampleur et une virulence inégalées alors que se développaient d’importants mouvements migratoires de populations fuyant la misère, la répression, la guerre. En ont été la cible des immigrés venus d’Afrique Noire, des Arabes et Kurdes du Proche-Orient et du Maghreb, d’Asie du Sud mais aussi des Roms venus d’Europe centrale, orientale et balkanique.

Depuis ces dernières années a resurgi, en s’appuyant de manière contemporaine sur la crise sociale, la dégradation des conditions de vie de la population de notre pays et sur le contexte du conflit du Proche-Orient, un discours raciste, puisant ses racines dans l’antisémitisme de l’Affaire Dreyfus, des ligues fascistes de l’entre-deux guerres et du régime pétainiste, et qui, reprenant les poncifs les plus éculés faisant de tous les Juifs des gens riches, les désigne comme les véritables détenteurs du pouvoir économique et les manipulateurs complotistes du pouvoir politique, les solidarise indistinctement avec la politique d’Israël au Proche-Orient notamment dans sa négation des droits nationaux du peuple palestinien.

Ce discours raciste anti-Juifs, antisémite, est une falsification intolérable de la réalité dans ses dimensions historiques, sociologiques, politiques, il a hélas déjà tué dans notre pays. Ces crimes odieux, qu’illustre le sort tragique d’Ilan Halimi, des enfants de l’école juive de Toulouse, de Sarah Halimi et Mireille Knoll, dont les auteurs et complices doivent être  le plus sévèrement punis, quelles que soient leurs motivations, auxquelles aucune perversion de raisonnement ne peut apporter la moindre justification, doivent cesser ; il faut les condamner avec la plus grande énergie et manifester la plus grande vigilance à l’encontre des discours et actes antisémites, particulièrement dans un pays comme le nôtre où, dans un passé pas si lointain, ils ont fait des dizaines de milliers de victimes.

Le combat contre l’antisémitisme, contre tous les racismes et la xénophobie, doit être une préoccupation de tous, en premier lieu des pouvoirs publics, des médias et du système éducatif. A l’ignorance et aux préjugés tenaces il faut opposer la connaissance. Ainsi, la communauté juive est, comme d’autres, une composante fondatrice du peuple français depuis le haut-Moyen âge, et il est inacceptable que quiconque, quelle que soit son idéologie, prétende que les Juifs ne sont pas des Français comme les autres et  dise que leur place serait ailleurs que dans leur pays.

 

L’ANACR est porteuse de la mémoire des combats de la Résistance, qui rassembla dans ses rangs des femmes et des hommes qui croyaient au ciel dans la diversité de leurs religions ou qui n’y croyaient pas, qui étaient Français de naissance ou immigrés, naturalisés ou non, mais qui partageaient le même idéal antifasciste, démocratique, humaniste et antiraciste. Ce combat  reste aujourd’hui pleinement le sien. 

L’ANACR    Le 18 février 2019

 

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Claude Gauthier

 Claude Gauthier, 2ème président du comité d’Objat de l’ANACR, n’est plus. Il a été un président ouvert à toutes les propositions que les membres de notre comité local lui soumettaient. Il avait encouragé la réalisation des stèles des Marians sur Vignols et de la Coutille sur Orgnac. Il avait aidé les Anciens lors de la réalisation d’une exposition sur la Résistance en 1992; il avait accepté de témoigner de son expérience pour la réalisation de l’exposition sur le Groupe Jean Robert présentée en 2002 à Vignols et permis de scanner des photos de lui en 1944. (voir à droite de la page d’accueil dans archives à juin 2013 Claude Gauthier raconte)Message de Yves Ponthier pour notre comité

«  Mesdames, messieurs, cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades, 

Au nom du comité A.N.A.C.R. du secteur d’Objat, je me permets de prendre la parole pour rendre hommage à Claude Gauthier qui nous a quittés lundi matin. 

Né dans cette commune d’Orgnac, dans le hameau de  Rouffignac, il est adolescent lorsqu’éclate la guerre. Fin 1943, les résistants du Groupe Jean Robert  se cachent dans les bois du Vaysse tout proche et peuvent compter sur les familles de légaux pour les ravitailler, leur apporter aide et réconfort. Mais, les représailles de la milice vichyste et des nazis s’exercent. Elles sont impitoyables au cours du mois de juin 1944. Plusieurs familles d’Orgnac sont durement touchées : pillages, passages à tabac, exécutions sommaires. La famille Gauthier n’est pas épargnée : la mère, le père, le fils violemment frappés ; le père est arrêté le 17 juin, le fils Claude le sera le 23. Interné à Brive à l’hôtel Terminus (siège de la Gestapo), il est ensuite acheminé en train vers une destination inconnue avec quatre vingts autres camarades. Le 14 juillet 1944, c’est l’arrivée au camp de Dachau, plus tard c’est Mauthausen, enfin Bruck an der Mur (dans l’est de l’Autriche) où il connaît des conditions inhumaines : les travaux forcés, la faim, l’humiliation. C’est l’armée soviétique qui assure la libération de ces déportés.

Claude Gauthier faisait partie de notre comité A.N.A.C.R. du secteur d’Objat depuis sa création en 1976. Il a partagé la vie de notre association d’anciens résistants et amis de la Résistance en tant que membre du bureau, puis président succédant à Pierre Guérin. Il est resté notre président honoraire.

Nous n’oublierons pas Claude et nous avons une pensée affectueuse pour les membres de sa famille à qui nous présentons nos sincères condoléances, ses petits-enfants et arrière-petits-enfants, et surtout son épouse Irène qui l’a toujours soutenu, sa fille Christine ainsi que Philippe qui ont pris soin de lui jusqu’à la fin. Ces derniers continuent à nos côtés afin de rappeler aux générations montantes, sur la foi de témoignages recueillis, le sacrifice de ces hommes et de ces femmes.

Que perdurent notre Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance et ses  idéaux de solidarité, de liberté, d’égalité, de laïcité, d’éducation souvent mis en avant par notre camarade et ami Claude Gauthier                                                                                                         Objat, 31/01/2019  »           Ci-dessous l’article de La Montagne (31/01/2019)

Nous voudrions juste raconter une anecdote. Claude Gauthier a fait partie, avec les autres membres du comité local de l’ANACR, encouragés par Elie Dupuy et Jo Guérin, de ceux qui ont souhaité inclure les Amis dans l’ANACR. En 2001, avec Henri Gounet, ils ont tenu à conduire les 3 Amis de la Résistance déjà inscrits dans ce comité, jusque dans le Vaysse sur les traces du Détachement FTPF Jean Robert afin de raconter leur histoire.

Arrivé devant la stèle de Mario, Claude, d’une voix cassée a raconté les événements de juin 1944 à Orgnac. ( voir dans « historique » sur le bandeau de la page d’accueil). Là, dans les bois, à côté de l’endroit où Mario avait été assassiné, les mots étaient simples, les faits impitoyables, l’émotion des personnes présentes palpables. Aucune rancoeur ou esprit de revanche chez Claude, juste le souci de témoigner. Les Amis n’oublieront pas les anciens combattants de la Résistance. Nous continuerons à entretenir le devoir de mémoire. Merci Claude.

Au congrès départemental à Objat en 2013, à côté de Madame Dupuy, épouse du Commandant Elie Dupuy

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Yvette Charbonnel née David, alias ANNIE

La dévouée trésorière de notre comité local de l’ANACR, Monique Touron,  nous fait passer le discours qu’elle a lu lors de l’inhumation de Yvette Charbonnel née David, au cimetière d’Objat le 26 décembre 2018.

Madame Charbonnel est décédée le 18 décembre 2018 à Paris, dans sa 96ème année.

Voici cet hommage: « Mesdames, messieurs, chers amis,

C’est à la demande de la famille et au nom du comité ANACR d’Objat (association nationale des anciens combattants et Amis de la Résistance) que je m’adresse à vous tous pour parler d’Yvette David (de son nom de jeune fille) afin de participer à l’hommage que nous lui rendons aujourd’hui.

Née le 3 janvier 1923 à Montrouge (seine), élevée par des parents cultivateurs à Objat au lieu-dit « Les Fourches » qui soutiendront le maquis en le ravitaillant, c’est tout naturellement qu’elle se met au service de la Résistance dans cette France asservie par les forces d’occupation qui reçoivent l’aide de la police française de Vichy.

Yvette rejoint très vite la clandestinité en intégrant l’Etat Major des Francs Tireurs et Partisans (FTP) cantonné à Clergoux-Sédières. Elle prend alors le nom de Résistance « Annie ». Elle transcrit des messages, transmet des documents ronéotypés, des tracts destinés à la population ainsi que des messages et des ordres acheminés ensuite jusqu’aux camps de maquis dans les bois de la région (notamment celui du sous-secteur B, le camp « Jean Robert » basé dans le Vaysse).

C’est pendant cette période qu’elle fait la connaissance d’un jeune Résistant, Corrézien lui aussi, qui assure la transmission de fonds et documents importants. Il s’appelle André Charbonnel et deviendra son époux le 7 juillet 1946 à Objat. Ils auront 5 enfants : Elise, Anne-Marie, Jean-Yves, Jean-Michel et Isabelle.

Annie participera en 1945 à la cérémonie de la Libération à Objat et au regroupement des jeunes filles Résistantes, Patriotes de la région avec, pour n’en citer que quelques-unes connues, Adeline Rol, Thérèse Boulestin, Céline Malaval, Marie-Louise Leymarie qui deviendra l’épouse de notre regretté Pierre Guérin alias Jo, commandant du détachement FTP Jean Robert cantonné dans le Vaysse, commune de Vignols. A l’image de toutes ces femmes qui eurent le courage de braver le danger au risque de leur vie, ces femmes de toutes origines, de toutes conditions : servantes de fermes, agricultrices, avocates, institutrices, infirmières, ouvrières, étudiantes… Pour elles pas le moindre doute, il fallait chasser l’occupant nazi de France et rétablir la PAIX.

C’est pourquoi nous nous inclinons devant notre amie Yvette, alias Annie, Charbonnel qui honore la France de par son engagement patriotique et son action courageuse pendant la guerre 1939/1945. »                  Monique Touron

Photo de la cérémonie de la Libération en 1945 à Objat (appartenant à M Touron.)

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Louis Borie

L’année 2018 qui s’achève a vu la disparition de Louis Borie, à l’âge de 95 ans. Ses obsèques civiles ont eu lieu à Chareil- Cintrat le 31 octobre 2018.

Le comité ANACR secteur d’Objat rencontrait Louis tous les ans lors de la commémoration au Saillant de Voutezac rappelant la rafle du 15 avril 1944. Il faisait à cette occasion un don à notre association pour que l’on continue à honorer la mémoire des Résistants de ce coin de Corrèze. (cliquer ici ou chercher dans « archives » à droite de la page d’accueil les articles publiés en avril de chaque année)

Il tenait à assister à  cette cérémonie du souvenir lui qui, en visite dans sa famille saillantaise depuis la veille de ce triste jour, avait vu son père être arrêté avec d’autres et lui- même  blessé par balles, laissé pour mort alors qu’il essayait de s’enfuir dans les bois avoisinants. Son père, Jean Borie, n’est jamais revenu de cette déportation; lui a été soigné et caché par les médecins et les infirmières de l’hôpital de Brive.

Cette période de la guerre, il l’a vécue à Brive avec son frère Pierre, alias « Pétrole », un de ces cheminots « légaux » de Brive qui ont joué un rôle très important dans l’histoire de la Résistance sur Brive au sein du 15ème bataillon FTPF. Relire pour exemple l’histoire du détournement du train de canons allemands bloqué à Estavel et détourné sur Ussac (cliquer ici).

Louis Borie avait été plusieurs fois médaillé et était titulaire de la légion d’honneur.

Devant la stèle du Saillant (19)

 

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